- Pour éviter au mieux les allergies : bien aérer son domicile, porter des lunettes de soleil, éviter de faire décher son linge dehors, le sport en extérieur et fermer les fenêtres au volant.
- Le pollen pourrait favoriser la transmission du SARS-CoV-2 en affaiblissant la réponse immunitaire.
- Neuritine, une protéine produite par l'organisme permettrait de soulager des symptômes allergiques et éviter les allergies sévères.
L’arrivée du printemps sonne pour beaucoup comme le début des problèmes avec la floraison du bouleau dont le pollen est responsable de nombreuses allergies. Le Réseau national de surveillance aérobiologique et météo France ont annoncé l’arrivée des pollens de bouleau dès ce mardi en région parisienne et à partir de mercredi dans la région lyonnaise. La floraison est prévue pour démarrer le 1er avril dans les régions du Centre de la France et à compter du 5 avril dans le Nord et l’Est du pays.
Le pollen, potentiel accélérateur de transmission de la Covid
Le début de la floraison ne représente pas le pic allergique mais notifie aux allergiques d’anticiper les traitements afin de minimiser les risques. Il s’agit notamment d’antihistaminiques, efficaces pour soulager les symptômes de la crise allergique comme les démangeaisons, le nez qui coule, les éternuements ou les yeux qui pleurent. Autrement, certains bons gestes permettent de se protéger des pollens et de limiter ses conséquences. Il faut bien aérer son domicile, bien se rincer les cheveux en rentrant le soir, porter des lunettes pour se protéger du soleil, éviter de faire sécher son linge dehors pour éviter que le pollen ne s’y fixe ou encore préférer rester chez soi quand il y a beaucoup de vent. Il est également préférable d’éviter les activités sportives extérieures qui favorisent la surexposition aux pollens. En voiture, il vaut mieux rouler fenêtres fermées.
Le masque protège-t-il contre les pollens ? Aucune étude scientifique appuie cette théorie mais il pourrait permettre de freiner l’inhalation de pollens. “La filtration des masques est de quelques microns, donc nous pouvons imaginer qu'il y a moins de pollen respiré à travers un masque”, a jugé Madiha Ellaffi, pneumologue et allergologue, à LCI. Par ailleurs, des chercheurs allemands ont récemment découvert que les concentrations élevées de pollen ont correspondu aux pics épidémiques lors du printemps 2020. Selon eux, cela s’explique par une réponse immunitaire plus faible des voies respiratoires provoquées des concentrations élevées de pollens dans l’air.
Le stress, facteur aggravant des allergies
Le stress apparaît comme un facteur aggravant pour les personnes allergiques. Le 9 mars dernier, dans une étude parue dans l’International Journal of Molecular Sciences, Mika Yamanaka-Takaichi, un chercheur japonais de l’université d’Osaka a précisé le lien entre l’hormone de stress qui libère de la corticotropine et la dégranulation des mastocytes allergiques, impliqués au cours d’allergies dans la cavité nasale. “Dans ma pratique quotidienne, je rencontre de nombreux patients allergiques qui disent que leurs symptômes se sont aggravés en raison du stress psychologique”, a observé le chercheur.
Avant lui, d’autres chercheurs ont établi un lien entre les allergies et l’anxiété et la dépression. En 2019, une étude publiée la revue International Archives of Allergy and Immunology suggère que les allergies pourraient déclencher des problèmes d’anxiété ou de dépression. Les personnes souffrant d’allergies pendant un an étaient plus susceptibles de faire une dépression. Les résultats ont également montré que les personnes vivant avec une anxiété généralisée ont tendance à avoir plus d’allergies saisonnières.
Neuritine, une protéine qui lutte contre les allergies
Il n’existe pourtant pas de traitement permettant de protéger des allergies qui concernent entre 25 et 30% de la population française. Une protéine peu connue, la neuritine, se présente comme une option thérapeutique efficace. Des chercheurs australiens ont récemment découvert que cette molécule présente le potentiel d’atténuer les symptômes engendrés par les allergies mais également les maladies auto-immunes. “Nous avons trouvé ce mécanisme absolument fascinant de notre propre corps qui arrête la production d'anticorps qui peuvent provoquer une auto-immunité ou des allergies, s’est réjouie Carola Vinuesa, autrice de l’étude présentée le 11 mars dans la revue Cell. Nous avons montré qu’il s’agit de l'un des mécanismes propres à notre système immunitaire pour prévenir l'auto-immunité et les allergies et maintenant que nous avons les preuves, nous pouvons continuer à exploiter cela pour le traitement.”
Neuritine présente la capacité d’éliminer la surproduction d’anticorps qui vont se retourner contre l’hôte et favoriser les allergies ou provoquer les maladies auto-immunes. “Certes, on peut également éliminer les allergies et les maladies auto-immunes en supprimant tout le système immunitaire mais avec des conséquences désastreuses, poursuit Paula Gonzalez-Figueroa, co-autrice de l’étude. La neuritine, cependant, semble avoir des effets bien plus ciblés que de nombreux traitements existants et en tant que protéine déjà présente dans le corps, elle laissera le système immunitaire libre de combattre les envahisseurs qu'il est censé combattre.”
Dans leur étude, les chercheurs ont montré chez la souris qu’en les privant de production de neuritine, leurs allergies s’avèrent plus sévères. “Nous l'avons également testé sur des cellules humaines, précise Gonzalez-Figueroa. Nous avons examiné les lymphocytes des amygdales de plusieurs patients et les avons poussés à produire des anticorps. Si nous ajoutions de la neuritine, cela bloquait le processus de différenciation des cellules pour produire des ‘mauvais’ anticorps. Cela pourrait être plus qu'un nouveau médicament - cela pourrait être une approche complètement nouvelle pour traiter les allergies et les maladies auto-immunes.”