- On appelle "règles" les écoulements sanguins que les femmes vivent chaque mois pour une durée allant de 3 à 7 jours, et ce dès la puberté jusqu'à la ménopause.
- Le rapport des femmes à cet événement périodique évolue de multiples façons.
Quel est le rapport des Françaises à leurs règles ? Une nouvelle étude de l’Ifop pour Eve and Co donne de nombreux éléments de réponse.
1 Française sur 3 déclare avoir dû se priver au cours de sa vie d’une protection
A l’heure où l’Ecosse a instauré la gratuité des protections périodiques pour toutes les femmes du pays et où la ministre de l’Enseignement supérieur a décidé de la mise en place de distributeurs de protections gratuites dans les universités françaises pour la rentrée 2021, "la question de la précarité menstruelle reste plus que jamais le quotidien de trop nombreuses femmes dans notre pays", analysent les sondeurs en préambule.
Ainsi, 1 Française sur 3 déclare avoir dû se priver au cours de sa vie d’une protection faute de moyens suffisants. Cette réalité touche à l’heure où l’enquête a été réalisée quelque 12% des femmes interrogées, notamment les plus jeunes - 29% des 15-19 ans et 37% des 20-29 ans - et les plus pauvres (48% des femmes percevant moins de 900 € par mois).
"Même si je m’y attendais, la proportion de femmes touchées par la précarité menstruelle me choquera toujours. J’ai moi-même des amies qui l’ont vécue quand elles étaient jeunes adultes ou étudiantes, mais cela marque de savoir que des femmes n’ont pas les moyens d’acheter des protections périodiques et plient du papier toilette pour les remplacer. Malheureusement peu de gens ont connaissance de ce phénomène qui peut concerner des femmes de notre entourage sans que l’on soit au courant. J’espère qu’au travers de ce type d’enquête, on prendra mieux conscience, et surtout mieux en compte, la détresse que vivent encore ces femmes en 2021 dans notre pays", commente Marie-Justine Hosin, fondatrice de Eve and Co.
Protections hygiéniques gratuites : un plébiscite
Les femmes sondées plébiscitent les dispositifs qui permettent la mise à disposition gratuite des protections hygiéniques : 92% d’entre elles sont favorables à l’installation de distributeurs gratuits dans les établissements publics, 90% approuvent une mesure identique dans les entreprises et 81% souscrivent à l’idée d’un remboursement par la Sécurité Sociale de toutes les protections hygiéniques. 73% d’entre elles disent aussi qu’elles seraient susceptibles d’y avoir recours. "La suggestion d’un congé maladie remporte pour sa part une adhésion moindre, mais néanmoins majoritaire, 2 femmes sur 3 y étant favorable", écrit l’Ifop.
Pour autant, le coût des protections reste un facteur secondaire (34%) de choix pour les femmes, qui privilégient le confort apporté (82%) et le respect de leur santé intime (66%), bien loin devant la préoccupation écologique (33%). Quant au tampon, il est de moins en moins utilisé (19% en 2021 contre 33% en 2004), particulièrement par les jeunes générations, plus méfiantes quant à leur composition et des possibles chocs toxiques qu’il peut engendrer. Le développement de solutions alternatives, comme la culotte menstruelle, explique aussi cette tendance.
Les règles ont un impact fort sur la sexualité des Françaises
Dernier enseignement de l’enquête : les règles ont un impact fort sur la sexualité des Françaises. 55% d’entre elles s’abstiennent d’avoir des rapports sexuels avec pénétration pendant leurs règles, et 22% ont déjà essuyé un refus de la part de leur partenaire alors qu’elles avaient envie de faire l’amour pendant les saignements.