- Le SARS-CoV-2 serait sensible à l'action des UV qui pourraient le désactiver
- Les UV pourraient être utilisés dans des systèmes de filtration de l'air pour désinfecter des locaux comme les hôpitaux, ou des moyens de transport
Le SARS-CoV-2 a fait plus de 2,8 millions de morts à travers le monde. En fin d’année 2020, l’apparition de variants, plus contagieux voire plus mortels, a suscité l’inquiétude. D’après un groupe de scientifiques, le virus aurait une faille : sa sensibilité aux rayons ultraviolets. Une équipe de recherche composée de chercheurs de Université de Californie - Santa Barbara, de l’université de l’Oregon, de celle de Manchester et de l’ETH de Zurich appelle à approfondir les recherches sur ce sujet, dans une lettre publiée dans la revue spécialisée Journal of Infectious Diseases.
Deux études contradictoires
Ensemble, ils ont comparé les résultats de deux études réalisées sur la désactivation du virus face lorsqu’il est exposé aux UV : l’une était théorique, l’autre était la conclusion d’une expérience menée en laboratoire. "La théorie suggère que la désactivation est le résultat de l’action des UV-B sur l’ARN du virus, ils le dégradent", explique Paolo Luzzatto-Fegiz, l’un des auteurs principaux du texte. Or, il a constaté, avec son équipe, de grandes différences entre les deux publications scientifiques, selon eux, cela laisse à penser que le mécanisme ne serait pas uniquement lié aux UV-B. D’abord, les chercheurs ont constaté que l’inactivation du virus grâce aux UV, intervient plus vite dans l’expérience en comparaison à la théorie. En 10 à 20 min d’exposition à des lampes UV-B, les virus, placés dans une substance équivalente à la salive, ont été désactivés, soit huit fois plus rapidement que ce suggérait l’étude théorique.
Quelles applications concrètes ?
Pour les scientifiques, l’explication à ces différences pourrait être liée aux UV-A. "Ils pourraient interagir avec certaines des molécules", souligne Paolo Luzzatto-Fegiz. Ces rayons ultraviolets sont déjà utilisé dans le domaine du traitement des eaux usées. "Notre analyse montre la nécessité d’effectuer des expériences supplémentaires pour tester les effets des différentes longueurs d’ondes". Les UV-A ont une longueur d’onde de 400 à 325 nm, contre 315 à 280 nm pour les UV-B. Il rappelle que ces deux rayons ultraviolets peuvent être facilement produits, notamment grâce aux lampes LED. Ces techniques pourraient être utilisées dans les systèmes de filtration de l’air, que ce soit dans les hôpitaux ou les transports en commun. En avril dernier, des chercheurs se sont déjà intéressés à l’utilisation des ultraviolets pour éliminer le virus. Des chercheurs coréens ont estimé que les lampes LED, diffusant des UV-C, pourraient éliminer 99,9% des traces de Covid-19 d’une surface contaminée, en seulement trente secondes.