L’anxiété n’a pas d’âge : elle peut nous toucher à tous les stades de la vie. 10 à 15% des enfants et adolescents seraient concernés. Cette pathologie est liée à des dysfonctionnements du cerveau, qui peuvent être résolus grâce à des médicaments. Mais tous les adolescents ne réagissent pas de la même manière à ces traitements, et pour certains, ils ne seront pas efficaces. Une équipe de recherche américaine s’intéresse à des techniques pour mieux prédire les effets d’un médicament sur les jeunes. Dans Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, ils expliquent que l’imagerie par résonance magnétique, plus couramment appelée IRM, permet justement de déterminer rapidement si un traitement fonctionne.
Un délai divisé par trois
41 adolescents ont participé à l’étude, tous souffraient de troubles anxieux. De l’escitalopram, un antidépresseur, a été prescrit à la moitié du groupe. Les autres ont pris un placebo. L’expérience a duré huit semaines, mais au bout de quinze jours, tous les adolescents ont passé une IRM. Les chercheurs ont ensuite observé ces images pour évaluer l’état des connexions cérébrales. Ils ont ainsi pu prédire, avec une fiabilité de 80%, l’efficacité future du traitement. "Les changements qui s'opèrent dans le cerveau permettent de déterminer la réponse au traitement et les améliorations sur le long terme", soulignent les chercheurs. Ils précisent que généralement les médecins ont besoin de six à huit semaines pour évaluer l’efficacité d’un médicament sur un patient. Cette méthode permet de réduire drastiquement ce délai. "Les médecins pourraient déterminer, en seulement deux semaines, s’il y a besoin d’un traitement alternatif, indique Jeffrey Strawn, l’un des auteurs de cette étude, et spécialiste de l’anxiété. Avoir cette information suffisamment tôt dans le traitement pourrait permettre d’améliorer significativement les résultats pour les patients." Pour les adolescents, cette méthode apporte l’espoir de retrouver une vie "normale" plus rapidement.
Un traitement efficace
Cette recherche a également permis d’observer l’efficacité du traitement à base d’escitalopram. Ce médicament "renforce les connexions entre une zone cérébrale qui créé l’anxiété et une autre qui sert de frein pour le sentiment de peur", précisent les scientifiques. Concrètement, cela permet d’atténuer la suractivité des zones du cerveau associées à la peur et ainsi de réduire les symptômes anxieux ressentis par les adolescents.