L'Agence française du médicament (ANSM) a rejeté l’autorisation temporaire d'utiliser l'ivermectine, un médicament anti-parasitaire, pour traiter ou prévenir la Covid-19. Une décision qui fait débat chez les médecins, les politiques et mêmes les acteurs, dont certains se battent également pour l’utilisation de l’hydroxycloroquine contre le coronavirus.
L'agence sanitaire, qui a publié sa décision jeudi premier avril, avait été saisie à ce sujet par Me Jean-Charles Teissedre, représentant une association et des professionnels de santé. "Nous avons reçu une demande de recommandation temporaire d’utilisation (RTU) de l’ivermectine pour la prise en charge de la maladie Covid-19, de la part d’un avocat représentant une association et des professionnels de santé", rapporte l’ANSM. Pour rappel, l’ivermectine par voie orale a une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France et à l’étranger dans le traitement d’infections causées par certains parasites. "Afin d’évaluer cette demande, nous nous sommes appuyés sur des études, revues et méta-analyses publiées, des recommandations thérapeutiques et positions d’Instances nationales et internationales, ceci en tenant compte des travaux déjà réalisés par le Haut Conseil de la Santé Publique au niveau national", poursuivent les experts.
"Limites méthodologiques"
L’analyse des données publiées disponibles à ce jour, du fait de leurs limites méthodologiques, "ne permet pas d’étayer un bénéfice clinique de l’ivermectine quel que soit son contexte d’utilisation, en traitement curatif ou en prévention de la maladie Covid-19", estiment-ils. Le Haut Conseil de la Santé publique a aussi conclu à l’absence de recommandation de l’utilisation de cette molécule contre la Covid-19 en dehors d’un encadrement dans un essai clinique.
Cependant, les deux agences de santé soulignent la nécessité de mettre en œuvre de larges études cliniques randomisées en vue de conclure sur la base d’une méthodologie adaptée à la possible utilisation de l’ivermectine dans le contexte de la Covid-19.