- Le nombre de cas a été divisé par dix en 2020 par rapport à 2019
- L'amélioration de la couverture vaccinale et les mesures de protection anti-Covid expliquent cette forte diminution
C’était déjà le cas avec la grippe saisonnière, c’est maintenant la rougeole ! En 2020, il y a eu beaucoup moins de personnes infectées par cette maladie que l’année précédente. Et le chiffre est impressionnant. Le nombre de cas de rougeole a été divisé par 10, selon Santé publique France. Dans le détail, en 2019, 2 636 cas de rougeole ont été déclarés contre seulement 240 en 2020. “La circulation virale est restée active au cours du premier trimestre 2020, avec 230 cas (96%) déclarés entre les semaines 1 et 13, puis est devenue quasiment absente à partir d’avril 2020, jusqu’au cours du 1er trimestre 2021,” explique le communiqué publié par l’institution.
Une maladie bénigne mais très contagieuse
La phase d’incubation de la rougeole dure une dizaine de jours. A ce moment, la personne infectée n’a pas encore de symptômes mais elle peut transmettre le virus, qui est considéré comme très contagieux. En effet, un patient atteint de rougeole peut affecter jusqu’à 18 personnes, car le taux de reproduction effectif de cette pathologie se situe entre 12 et 18. Le SARS-CoV-2, quant à lui, serait bien moins contagieux avec un taux de reproduction effectif compris entre 2,4 et 3,3.
La seconde phase de la rougeole, dite d’invasion, dure environ quatre jours. Elle se caractérise par une rhinopharyngite, souvent accompagnée d’une toux, d’une conjonctivite, d’un rhume et de fièvre. A la fin de cette phase, des petits points blancs apparaissent à l’intérieur des joues du malade. Ils précèdent de 24 à 48 heures l’éruption de taches rouges d’abord au visage puis, après une journée en moyenne, sur l’ensemble du corps. Les taches persistent une semaine, prennent une couleur jaunâtre, et s’effacent. La fièvre augmente généralement le jour de l’éruption puis baisse. Dans la plupart des cas en Europe, cette maladie est bénigne. Mais elle peut entraîner de graves complications, comme des atteintes neurologiques ou des infections pulmonaires.
Vaccination des nourrissons et gestes anti-covid
Il y a deux raisons principales à cette baisse des cas de rougeole. La première est l’amélioration de la couverture vaccinale du nourrisson, dont l’injection est obligatoire depuis 2018. La seconde raison est liée aux gestes barrières contre la Covid-19. Se laver régulièrement les mains, porter un masque, respecter la distanciation sociale, etc… Toutes ces habitudes intégrées par l’ensemble de la population pour freiner la propagation du SARS-CoV-2 ont aussi contribué à limiter la circulation du virus de la rougeole. Et ce n’est pas la seule maladie concernée. Toutes les pathologies saisonnières ont diminué. Il y a eu, par exemple, beaucoup moins de bronchiolites, de gastro-entérites ou encore de grippes en 2020. Selon le bilan de la saison grippale 2019-2020 publié par Santé publique France, 3 700 décès seraient attribuables à la grippe durant l’épidémie de la Covid-19. Un chiffre inférieur aux 9 000 décès liés à cette pathologie enregistrés chaque année en France depuis la saison grippale 2011-2012.