Plus il y a de pollens, plus le risque d'être infecté par la Covid-19 serait élevé. C’est l’affirmation d’une étude publiée dans la revue PNAS. Les auteurs estiment que la multiplication des pollens dans l’air augmenterait les probabilités d’être contaminé par le coronavirus. Pour parvenir à ce résultat, ils ont analysé plusieurs données récoltées entre le 1er janvier et le 8 avril 2020 dans 31 pays du monde. Ces informations concernaient le taux d’infection au SARS-CoV-2, le niveau de pollens, les températures, l'humidité dans l'air, la densité de population ainsi que les mesures de restrictions mises en place.
Le système immunitaire est plus faible au contact des pollens
Les scientifiques sont partis du constat que l’exposition aux pollens affaiblissait l’immunité des individus face à certains virus respiratoires saisonniers. En effet, lorsqu’un tel agent pathogène entre dans l’organisme, les interférons - des protéines naturellement produites par le système immunitaire - le signalent aux cellules qui produisent des anticorps. Mais quand le virus est inhalé avec de l’air concentré en pollens, la production d’interférons est ralentie. Ainsi, la réponse antivirale de l’organisme est moins forte et l’individu tombe plus facilement malade. Avec leur étude, ils ont donc voulu déterminer si ce phénomène s’appliquait aussi à la Covid-19.
Les pollens expliquent 44% de la variabilité du taux d’infection
D’après leurs observations, la quantité de pollens en suspension dans l’air, en lien parfois avec d’autres facteurs comme l’humidité ou la température, expliquait en moyenne 44% de la variabilité des taux d'infection. D’autre part, ceux-ci augmentaient aussi davantage lorsque les concentrations en pollens étaient plus élevées au cours des quatre jours précédents. A titre d’exemple, dans une ville allemande, si elle était de 500 grains de pollens par m3 par jour, les taux d'infection empirait de plus de 20%. Les chercheurs estiment ainsi que sans les mesures de confinement - qu’ils jugent efficaces - ce taux aurait pu être de 4% par tranche de 100 grains de pollens par m3.
Même à l’extérieur, respecter les gestes barrières
Les mesures sanitaires prises par le gouvernement ce jeudi 1er avril misent sur le fait que la contagion est plus forte à l'intérieur qu’à l’extérieur. C’est pour cette raison que tous les Français, qu’importe le département, peuvent rester dehors aussi longtemps qu’ils le souhaitent. Auparavant, la limite était fixée à une heure de promenade quotidienne. Mais, même à l’extérieur, il faut continuer à respecter les gestes barrières - lavage régulier des mains, distanciation sociale, etc. - pour limiter les risques de contagion.
Jusqu’à présent, aucune étude ne prouve que le pollen peut contenir et transmettre des particules virales. Il ne faut donc pas avoir peur du pollen en tant que tel car c’est la combinaison entre sa forte quantité dans l’air et le contact avec le virus qui augmente le risque d’être infecté. Néanmoins, les scientifiques conseillent aux personnes atteintes de comorbidités de porter un masque filtrant lorsqu’il y a beaucoup de pollens dans l'air.
Les niveaux de pollens vont augmenter
Avec l’arrivée du printemps, les niveaux de pollens vont augmenter. En France, déjà plusieurs départements ont un risque d’allergies moyen. Et un seul, le Var, est classé dans la catégorie élevée selon le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). En plus de ces allergies, la concentration des pollens dans l’air pourrait donc aussi impacter l’épidémie de coronavirus, en aggravant le risque d’être infecté. Actuellement, plus de quatre millions de personnes sont atteintes de la Covid-19 en France.