- 30 personnes sont décédées de thrombose au Royaume-Uni à la suite de leur vaccination avec AstraZeneca
- Les cas de thromboses restent extrêmement rares au regard du nombre de personnes vaccinées
- L'agence européenne du médicament doit réexaminer ce dossier à partir du mardi 6 avril
Sept personnes ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca contre la Covid-19 sont décédées de caillots sanguins - ou thromboses - au Royaume-Uni, a indiqué samedi l’agence britannique du médicament (MHRA). Au total, 30 patients sont morts pour cette raison dans le pays après avoir reçu le produit d’AstraZeneca. D’autre part, jusqu’à présent, la MHRA a aussi reçu les signalements de 22 cas de thromboses veineuses cérébrales et de huit autres cas de thromboses associées à un déficit de plaquettes. Mais, pour l’instant, qu’il s’agisse des cas recensés au Royaume-Uni ou dans d’autres pays, aucune certitude ne permet d’établir un lien entre le vaccin et ces effets secondaires. Une enquête est justement en cours au niveau européen pour déterminer si ces problèmes médicaux sont dus au produit d’AstraZeneca. Et, en parallèle, la MHRA fait également un examen approfondi des signalements reçus.
Les instances de santé continuent de soutenir ce vaccin...
Malgré ces effets indésirables, le Royaume-Uni ne compte pas l’interdire. “Les avantages du vaccin AstraZeneca pour prévenir l’infection (à la) Covid-19 et ses complications continuent d’être largement supérieurs aux risques et le public devrait continuer à recevoir le vaccin quand il est invité à le faire,” estime June Raine, la directrice de la MHRA. L’instance rappelle que le risque de développer un caillot sanguin reste faible et que le nombre des effets indésirables signalés n’étaient pas inhabituels comparés à d’autres types de vaccins utilisés couramment. D’ailleurs, au mois de mars, plusieurs instances de santé tiraient le même constat. L’Agence européenne des médicaments (EMA) et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) s’estimaient favorables à la poursuite de la vaccination avec les doses d’AstraZeneca. Tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) assurait que tant qu’aucun lien n’était établi entre les effets secondaires et le vaccin, il n’y avait “pas de raison de ne pas l’utiliser.”
...Tandis que plusieurs pays suspendent son utilisation
Plusieurs pays européens ne partagent pas l’avis de ces instances de santé et du Royaume-Uni. Ainsi, la Norvège et le Danemark ont totalement arrêté la délivrance de ce vaccin. Moins radicaux, l’Allemagne et les Pays-Bas ont suspendu les injections pour les patients de moins de 60 ans. La Finlande a fixé ce seuil à 65 ans tandis que la France et le Canada ont préféré l’interdire aux personnes de moins de 55 ans. Dans l’hexagone, trois nouveaux cas de thromboses ont aussi été recensés entre le 19 et le 25 mars dernier chez des patients vaccinés avec le produit d’AstraZeneca, selon l’ANSM. Au total, douze cas de thromboses dont quatre décès ont été enregistrés en France dans un délai médian de neuf jours après injection du produit d’AstraZeneca. Les patients étaient majoritairement des femmes, sans aucun antécédent médical. Sur ces douze cas, neuf avaient moins de 55 ans et seulement trois avaient plus de 55 ans.
Dans le monde, 62 cas de thromboses veineuses cérébrales ont été signalés selon les chiffres publiés par l’EMA. 44 d’entre-eux concernaient des pays de l'Espace économique européen. Mais, jusqu’à présent, "aucun lien de causalité n'est prouvé", serine l'EMA. L’instance se réunira du 6 au 9 avril prochain sur ce dossier. Le but est d’analyser l’ensemble des problèmes sanguins observés chez les personnes vaccinées avec le produit d’AstraZeneca afin d’en déterminer les causes et les éventuels facteurs de risques.