Cette semaine marque le lancement de la production de vaccin sur le territoire français avec l’objectif de faire de l’Europe “le premier continent producteur de vaccins au monde d’ici à la fin de l’année”. Cette déclaration de Thierry Breton, le Commissaire européen en charge de la task force Vaccins, au Parisien fait suite à celle d’Emmanuel Macron, en février dernier, dans laquelle il a annoncé que quatre sites vont se lancer dans la production de vaccin. Le premier à se lancer est celui géré par le fabricant et développeur de médicaments Delpharm à Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loire, ce mercredi 7 avril.
Objectif : 3 milliards de doses produites en Europe par an
L’usine installée en Eure-et-Loir va s’atteler à la fabrication du vaccin développé par Pfizer et BioNTech avec qui elle a signé un contrat de longue date. Après cinq mois de préparation, l’usine est prête pour se lancer dans la production. Elle va rapidement être suivie par le groupe Reciphram et son usine d’Indre-et-Loire. À partir de la mi-avril, elle va se lancer dans la production du sérum mis au point par Moderna. Suivra ensuite Sanofi qui va s’atteler à produire le vaccin Johnson & Johnson sur ses lignes de Marcy-l’Étoile dans le Rhône. Cet été, Fareva mettra en flacon sur ses sites d’Idron, près de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, et de Val-de-Reuil, dans l'Eure, les doses de Curevac, dès que ce nouveau vaccin allemand aura obtenu son homologation européenne.
Cette production française a pour but d’alimenter les pays européens. L’objectif est de produire 250 millions de doses d’ici la fin de l’année. Thierry Breton estime que d’ici la fin de l’année, l’Europe sera en capacité de produire “3 milliards de doses par an, contre 2 milliards pour les États-Unis.” Au total, 53 sites sont impliqués dans la chaîne de production des vaccins sur le continent.
12 millions de doses attendues ce mois-ci
Avant que ces sites ne permettent d’alimenter en grande quantité les centres de vaccination français, c’est avec des doses produites ailleurs en Europe que la campagne de vaccination se poursuit et s’accélère. En tout, plus de 12 millions de doses sont attendues ce mois-ci. Ce rythme pourrait permettre d’atteindre l’objectif du gouvernement d’avoir vacciné 10 millions de Français à la mi-avril avant que les plus de 60 ans n'intègrent la campagne vaccinale.
Concernant la fabrication d’un vaccin made in France, ce n’est pas pour tout de suite. Le groupe Sanofi planche sur un deuxième vaccin basé sur la technologie à ARN messager avec la biotech américaine Translate Bio qu'ils ont baptisé MRT5500. Des essais de phase 2 ont été lancés le 12 mars dernier, a annoncé le groupe dans un communiqué. Les deux entreprises s'attendent à obtenir les résultats intermédiaires de cet essai, mené sur 415 patients, au troisième trimestre de 2021. La phase 3 des essais, qui portera sur plusieurs milliers de volontaires devrait être lancée dans la foulée.