Vous faites partie des personnes du groupe sanguin O et vous pensez, parce que cette information a beaucoup circulé, que vous êtes mieux protégé que d'autres - et notamment ceux qui sont de groupe sanguin A- de formes graves de la Covid-19 ? Détrompez-vous ! C'est en tout cas ce qu'affirment des chercheurs qui viennent de publier dans le JAMA une nouvelle étude selon laquelle le groupe sanguin n'aurait rien à voir avec le risque de contracter une forme sévère de la Covid-19.
Aucune différence entre les différents groupes sanguins
Cette étude a porté sur plus de 100 000 patients d'un réseau de santé américain regroupant 24 hôpitaux et 215 cliniques. Résultat : pas davantage de positivité virale chez les patients du groupe O par rapport à ceux du groupe A, pas davantage d'hospitalisations et pas davantage non plus d'admission en soins intensifs !
C'est la controverse soulevée par plusieurs travaux antérieurs qui on conduit les chercheurs d'un centre médical de l'Utah à mener cette analyse. "Un premier rapport de Chine suggérait que le groupe sanguin A était associé à une sensibilité accrue et le groupe sanguin O était associé à une sensibilité réduite à l'infection par le SRAS-CoV-2. Ces rapports ont motivé un large intérêt pour l'examen des groupes sanguins ABO en tant que facteurs de risque potentiels de COVID-19. Des études ultérieures menées en Italie et en Espagne rapporté que le groupe sanguin A était associé à un risque accru de COVID-19 sévère et le groupe sanguin O était associé à un risque réduit", rappelle le Dr Jeffrey Anderson, auteur de l'étude publiée dans le JAMA.
D'autres explications
D'après un médecin du centre John Hopkins, un des principaux établissements à observer l'épidémie de Covid-19, "d'autres explications étaient probablement présentes" pour expliquer les différences de sensibilité à la maladie. Et un épidémiologiste de l'hôpital Mont Sinaï à New-York souligne que "la corrélation n'est pas la mêle chose que la causalité, montrer que deux choses sont statistiquement liées n'est pas la même chose que de prouver que l'une a causé l'autre". Et de conclure que l'étude du JAMA clos le sujet, "mais cela n'aurait jamais dû exister, c'était assez pour que des personnes soient terrifiées si elles avaient un type de groupe sanguin ou rassurées si elles en avaient un autre !".