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Covid-19

90% de la population adulte vaccinée : pour l'Institut Pasteur, c'est la condition à remplir pour un retour à la vie "normale" à l'automne

Par Jean-Guillaume Bayard

Une modélisation de l’institut Pasteur avance que pour envisager un retour à une vie dépourvue de restrictions d’ici l’automne, il est nécessaire de vacciner massivement toutes les tranches d’âge. Vacciner les enfants pourrait permettre d'abaisser ce taux.

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La fin des mesures restrictives ne pourra être actée que si le nombre d’hospitalisations Covid-19 ne dépasse pas 1 000 admissions journalières.
En cas d'immunisation des enfants, il suffirait de vacciner 60 à 69% des 0-64 ans et 90 % des plus de 65 ans.
Actuellement, environ 18% de la population a reçu une dose de vaccin et seulement 6% a eu les deux injections nécessaires pour une protection complète.

La lumière au bout du tunnel ? Chaque jour qui passe nous rapproche de la sortie de la crise sanitaire alors que près de 10 millions de premières doses de vaccins ont été injectées sur le territoire. L’institut Pasteur a pré-publié une étude ce mardi 6 avril dans laquelle il estime que pour envisager un retour à une vie dépourvue de restrictions d’ici l’automne, il faudra vacciner massivement.

Moins de 1 000 hospitalisations par jour

Pour reprendre une vie normale, souligne l'étude, il faudrait que 90% de la population adulte ait reçu les deux injections, ou l’unique dose dans le cas du vaccin Johnson & Johnson, d’ici l’automne prochain. Les chercheurs de l'Institut ont développé des modèles mathématiques qui permettent d’évaluer l’impact de différentes stratégies vaccinale et “de se projeter à plus long terme et d’anticiper quelle couverture vaccinale serait nécessaire dans les différents groupes d’âge pour pouvoir relâcher les mesures de contrôle”, ont-ils écrit dans un communiqué. Ils avancent que, depuis le début de la pandémie, environ 20% des Français ont été infecté par le SARS-CoV-2, “ce qui est très en dessous de l’immunité collective”. Ils ont ensuite estimé que les vaccins réduisent de 90% le risque d’apparition d’une forme grave de la maladie et de 80 % celui d’être infecté, sans oublier les variants et leur plus forte contagiosité.

Selon cette modélisation, la fin des mesures restrictives ne pourra être actée que si “le nombre d’hospitalisations Covid-19 ne dépasse pas 1 000 admissions journalières (à peu près 3 fois moins que ce qui a été observé durant les première et deuxième vagues)”. “Un relâchement total des mesures de contrôle consiste non seulement à reprendre la vie d’avant mais aussi à abandonner le tester/tracer/isoler”, a ajouté au Parisien Simon Cauchemez, responsable du laboratoire de modélisation mathématique des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur et auteur principal de l’étude.

Vacciner les jeunes : la solution ?

Bien que la vaccination des populations les plus âgées soient bien avancée, elle ne serait pas suffisante pour permettre de lever les restrictions. Selon les modélisations, si 90% des plus de 65 ans sont vaccinés mais que seuls 70% des 18-64 le sont, alors l'abandon total des restrictions actuelles ne serait pas possible. “Un des messages forts que ces modèles permettent de faire comprendre est que même si je ne suis pas à risque, c’est utile que je me fasse vacciner pour que l’on puisse retrouver une vie normale, insiste Simon Cauchemez. Si on ne vaccinait que les personnes les plus fragiles, ce ne serait pas suffisant.”

Actuellement, environ 18% de la population a reçu une dose de vaccin et seulement 6% a eu les deux injections nécessaires pour une protection complète. L’objectif des 90% de la population adulte avec une double injection d’ici à l’automne semble compliqué à atteindre. Une autre solution, pointent les chercheurs, serait de vacciner les plus jeunes. En cas d'immunisation des enfants, il suffirait de vacciner “60 à 69% des 0-64 ans et 90 % des plus de 65 ans” pour permettre un relâchement total des mesures actuelles. “S’il est démontré que les vaccins sont sûrs et efficaces chez les enfants, les vacciner pourrait être intéressant afin de réduire la circulation du virus dans cette tranche d’âge et ne pas la laisser en capacité de transmettre le virus à des personnes fragiles et non protégées”, estime Simon Cauchemez.