- Les phénomènes naturels (éruptions volcaniques, incendies de forêts…) mais surtout les activités humaines (industrie transports, agriculture, chauffage résidentiel…) sont à l’origine d’émissions de polluants, sous forme de gaz ou de particules, dans l’atmosphère.
- La pollution de l'air tuerait 8,8 millions de personnes par an, dont 67 000 en France.
Une nouvelle étude, menée par des chercheurs français du Centre Léon Bérard, démontre clairement l'impact de l’exposition à long terme au BaP (benzo[a]pyrène) sur le cancer du sein.
Prise de conscience de l’impact de la pollution de l’air sur la santé
Une vraie avancée, selon Amina Amadou, première autrice de l'article et chercheuse au sein du département Prévention Cancer et Environnement du Centre Léon Bérard. "La prise de conscience de l’impact de la pollution de l’air sur la santé est grandissante. Si les effets sur la santé de manière générale sont bien connus (diminution de l’espérance de vie, augmentation de la mortalité), les liens avec les différents cancers, en particulier le cancer du sein, ne sont pas établis", explique-t-elle en préambule.
Le benzo[a]pyrène (BaP) est un perturbateur endocrinien formé lors de la combustion incomplète de matières organiques (combustion mal maitrisée du bois, brûlage de végétaux à l'air libre, gaz d'échappement automobiles ou fumée de cigarette par exemple).
Les parcours de près de 100 000 femmes analysés
Dans ce projet, l'équipe de recherche a évalué les associations entre l'exposition au BaP et le risque de cancer du sein dans l’ensemble de la population, en fonction du statut ménopausique des femmes, des sous-types moléculaires, du stade et du degré de différenciation du cancer du sein. "Il s’agissait d’une cohorte d’environ 100 000 femmes nées entre 1925 et 1950, suivies depuis 1990. Tous les 2 à 3 ans, elles remplissaient et renvoyaient des questionnaires papier", détaille Amina Amadou. "Elles ont été interrogées sur leur mode de vie (alimentation, activité physique, sédentarité, tabac, alcool, prise de médicaments, de traitements hormonaux, etc.), leur environnement, leur histoire résidentielle (lieux de vie et de travail), et sur l'évolution de leur état de santé physique et mental", poursuit la chercheuse.
Dans l’ensemble, l'exposition cumulée au BaP a été associée de manière significative à une augmentation du risque de cancer du sein. Ce risque varie selon le statut ménopausique, le statut des récepteurs hormonaux et le degré de différenciation du cancer du sein. Par exemple, chez les femmes ayant subi une transition ménopausique (c'est-à-dire les femmes pré ménopausées lors de l'inclusion dans la cohorte qui étaient post ménopausées au moment du diagnostic du cancer du sein), l’exposition au BaP augmente le risque de cancer du sein de 20%.
Limiter les émissions de polluants atmosphériques
"Les résultats de cette étude donnent des arguments pour limiter les émissions de polluants atmosphériques, notamment les polluants ayant des effets de perturbateurs endocriniens (pouvant impacter l’équilibre hormonal des femmes)", conclut Amina Amadou.