- La stratégie de recourir à deux injections utilisant une technologie différente pour un vaccin est appelée prime-boost hétérologue.
- Un peu plus de 500 000 personnes sont concernées.
- Aucune étude n'a été menée sur l'efficacité de cette stratégie mais des premières données se révèlent “encourageantes”, selon la HAS.
C’est une question d’ajustement. Le 19 mars dernier, quelques jours après la suspension du vaccin AstraZeneca, la Haute autorité de santé (HAS) a plaidé en faveur de la reprise de la vaccination avec ce produit pour les personnes de plus de 55 ans. Mais avant cette recommandation et la remontée des cas de thromboses, un peu plus de 500 000 personnes de moins de 55 ans avaient reçu une première dose du vaccin AstraZeneca. Quel vaccin faut-il utiliser pour leur seconde injection ? Dans un avis rendu ce vendredi 9 avril, la HAS a tranché et “recommande de compléter le schéma vaccinal pour cette population avec un vaccin à ARNm dans un délai de 12 semaines après la première injection.”
La stratégie prime-boost hétérologue
Cette annonce de la HAS fait suite à celle d’Olivier Véran ce vendredi matin. “Il est tout à fait cohérent de dire que puisqu’on ne recommande pas le vaccin AstraZeneca aux moins de 55 ans (...), si vous avez reçu une première injection et que vous avez moins de 55 ans, on va vous proposer un autre vaccin”, a-t-il indiqué sur RTL. Le ministre de la Santé, âgé de 40 ans, est lui-même concerné puisqu’il a reçu une dose du vaccin britannique le 8 février dernier.
#AstraZeneca : la Haute autorité de santé va recommander une 2e dose d'un autre vaccin pour les moins de 55 ans. "C'est totalement logique", selon @olivierveran - @VenturaAlba #RTLMatin ???????? pic.twitter.com/iEKbK88PqB
— RTL France (@RTLFrance) April 9, 2021
Avoir recours à un vaccin différent lors de la seconde injection pourrait offrir une protection supplémentaire. “La stratégie de recourir à un schéma de vaccination en deux étapes utilisant pour la deuxième injection (boost) un vaccin relevant d’une technique différente de la première (prime) est appelée ‘prime-boost hétérologue’, précise la HAS. De nombreux arguments sont en faveur de cette stratégie, déjà mise à profit dans le contexte du développement de certains vaccins (VIH notamment) et qui s’est avérée plus efficace que l'approche de prime-boost homologue (injections strictement identiques) au cours d’études de phase 1 et 2 chez l’homme. Il est également important de souligner que les vaccins actuellement utilisés ou majoritairement en cours de développement dans la vaccination anti-SARS-CoV-2 ciblent le même antigène (protéine S), ce qui permet de soutenir cette stratégie.”
Une étude de suivi
Pour l’instant, aucune étude n'a été mené sur l’efficacité de cette stratégie “prime-boost hétérologue” dans le cadre de la vaccination anti-SARS-CoV-2 . La HAS note toutefois que des premières données se sont révélées “encourageantes”. Elle ajoute vouloir mettre en place une étude “pour évaluer en vie réelle la réponse immunitaire conférée par le schéma de vaccination mixte”.