Les tests nasopharyngés, utilisés pour les dépistages PCR et antigénique du SARS-CoV-2, font désormais partis de notre quotidien. Leur nombre a explosé. Entre le 1er mars 2020 et le 4 avril 2021, près de 71 millions ont été effectués, selon une estimation de la Drees présentée ce jeudi. Si ces tests se sont multipliés, ils “ne sont pas sans risque” et de “graves complications” ont été observées, comme l’a rappelé ce jeudi 8 avril l’Académie nationale de médecine dans un communiqué.
Respecter les bonnes pratiques
Ces tests consistent à insérer un écouvillon dans les deux narines afin de prélever les cellules nasales profondes. S’ils sont irritants et parfois douloureux, ces tests peuvent également mal tourner et de “graves complications commencent à être décrites dans la littérature médicale depuis quelques semaines”, note l’Académie. Elle prend notamment l’exemple “des brèches de l'étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite”. Le 1er octobre dernier, la revue scientifique JAMA avait évoqué le cas d’une Américaine qui a eu la paroi du cerveau percée lors d’un test PCR.
L’Académie de médecine ajoute que certains prélèvements sont effectués “dans des conditions inadaptées”. Elle insiste donc sur la nécessité de “respecter les bonnes pratiques”. La pratique de ces prélèvements doit être réservée “aux professionnels de santé formés pour la réalisation de ce geste dans des conditions techniques rigoureuses.” Les personnes qui s’apprêtent à se faire tester doivent “s’enquérir d’éventuels antécédents accidentels ou chirurgicaux de la sphère ORL” qui ont pu modifier “l’anatomie des cavités nasales et sinusales”. Enfin, il ne faut “pas placer la tête du patient en hyperextension lors du prélèvement” et veiller à “ introduire l'écouvillon en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale”.
Attention aux autotests
Pour les enfants, l’Académie recommande l’utilisation des tests salivaires. Concernant les autotests, prévus pour être vendus en pharmacie pour un public ciblé à partir du 12 avril, elle met en garde. S’ils ne nécessitent pas un prélèvement aussi profond que les tests PCR ou antigéniques, ces “auto-prélèvements peuvent exposer à de faux négatifs lorsque l'écouvillonnage est trop timide et superficiel, mais peuvent aussi devenir dangereux lorsque l'écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction”.