De 9 à 16 heures, du lundi au samedi, les femmes enceintes de plus de quatre mois - soit le deuxième trimestre de grossesse - pourront se rendre sans rendez-vous au centre de vaccination du Stade de France, en Seine-Saint-Denis. Selon l’Agence régionale de Santé d'Île-de-France, un accès leur est même dédié.
Jusqu’en mars, les futures mamans ne pouvaient pas être vaccinées. La Haute Autorité de Santé (HAS) arguait un manque de données sur les effets secondaires possibles sur cette catégorie de la population. En effet, longtemps, les études et les essais cliniques pour l’élaboration des vaccins contre la Covid-19 n’incluaient pas de femmes enceintes.
Aucune contre-indication à la vaccination pendant la grossesse
Pourtant, dès le 2 mars dernier, l'Académie nationale de Médecine plaidait dans un communiqué pour la vaccination des femmes enceintes, notamment si celles-ci étaient à risques. Elle indiquait que “bien que la grossesse ne soit pas encore unanimement considérée comme un facteur de gravité, plusieurs données suggèrent un risque accru. Une étude des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) portant sur plus de 450.000 femmes atteintes de Covid-19 symptomatique montre que le taux d'admission en unité de soins intensifs, de ventilation invasive, d'oxygénation par membrane extracorporelle et de décès est plus élevé chez les femmes enceintes que chez les femmes non enceintes en âge de procréer. De plus, la Covid-19 multiplie par 3 le risque d’accouchement prématuré. Par ailleurs, les facteurs classiquement associés à une morbidité maternelle, tels que l'âge supérieur à 35 ans, le surpoids, l'obésité, l'hypertension et le diabète, exposent les femmes atteintes de Covid-19 à des formes plus sévères. Considérant ces risques, doit-on recommander la vaccination contre la Covid-19 aux femmes enceintes ? Il n’existe aucune contre-indication à l’administration de vaccins au cours de la grossesse”. Et ajoutait qu'il fallait “vacciner toute femme enceinte professionnellement ou familialement exposée, ou porteuse d’une comorbidité”.
Privilégier les vaccins à ARN messager
Le même jour, la HAS estimait également que “malgré l’absence de données suffisantes au cours de la grossesse, l’administration des vaccins contre la Covid-19 chez la femme enceinte n’est pas contre-indiquée ; elle doit être envisagée si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques pour la mère et le fœtus. (...) La HAS (...) recommande de privilégier chez la femme enceinte les vaccins à ARNm (ARN messager), pour lesquels les études animales n’ont pas montré de conséquence sur le développement du fœtus.” Ainsi, trois jours plus tard, certaines futures mamans étaient autorisées à se faire vacciner. Puis, le 3 avril, une note de la Direction générale de la Santé intégrait l’ensemble des femmes enceintes aux publics prioritaires à la vaccination, mais uniquement à partir du deuxième trimestre de la grossesse.
“Rien ne s’oppose à l’administration de la 2ème injection”
“Les vaccins à ARNm et à vecteur viral contre la Covid 19 étant dépourvus de pouvoir infectant, il n’y a pas lieu de craindre une infection embryo-fœtale par le SARS-Cov 2 lors d’une vaccination en cours de grossesse,” estime le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT), un service d’information sur les risques des médicaments, vaccins, radiations et dépendances, pendant la grossesse et l’allaitement. Le CRAT rassure aussi les femmes ayant fait l’injection de la première dose du vaccin et découvert après qu’elles étaient enceintes. Dans ce cas, les experts assurent que “rien ne s’oppose à l’administration de la 2ème injection, selon le schéma vaccinal recommandé.”
En Ile-de-France, la liste des personnes prioritaires pour la vaccination contre la Covid-19 s’allonge. Aujourd’hui, elle concerne les personnes âgées de plus de 70 ans vivant à domicile, celles de 18 à 74 ans atteintes de pathologies conduisant à un très haut risque de forme grave de la Covid-19, les personnes âgées hébergées en résidences autonomie, résidences service et autres établissements, et celles de 60 ans vivants en foyers de travailleurs migrants.