- En raison du stress lié à leur charge mentale, les femmes seraient plus à risque que les hommes de développer des maladies coronariennes
- Le stress de la vie quotidienne augmente de 12% le risque de maladie coronarienne
Le stress augmente notre vulnérabilité face à certaines pathologies comme le diabète ou les maladies cardiaques. Des chercheurs américains constatent que les femmes sont plus à risque que les hommes, car elles seraient davantage soumises au stress. Dans Journal of the American Heart Association, ils expliquent qu’elles sont plus à risque de souffrir de maladie coronarienne à cause du stress professionnel et social.
Une analyse de la santé des femmes sur le long terme
Les chercheurs de l’université Drexel, située en Pennsylvanie, ont utilisé les données d’une vaste étude de suivi de la santé des femmes, réalisée entre 1991 et 2015. Cette enquête avait pour objectif d’améliorer la prévention des cancers, des maladies cardiaques et de l’ostéoporose chez les femmes. Au total, les scientifiques ont extrait les informations de plus de 80 000 femmes ménopausées pour établir des statistiques sur leur risque de maladie coronarienne. Cette pathologie touche les artères, obstruées par l’accumulation de plaques, généralement formées suite à un excès de mauvais cholestérol. Elle peut être à l’origine d’une angine de poitrine ou d’un infarctus du myocarde.
Un risque lié à une accumulation de stress
Ils ont observé les effets du stress professionnel, du stress social, soit tous les aspects négatifs liés aux relations sociales, et des événements angoissants de la vie, comme un deuil ou un divorce, par exemple. Sur l’ensemble des femmes, 14% ont souffert d’une maladie coronarienne au cours de l’étude. L’analyse de leurs situations personnelles et professionnelles respectives a permis d’établir que les événements stressants de la vie étaient associés à une augmentation de 12% du risque de maladie coronarienne. Pour le stress social, cette hausse était de 9%. L’accumulation du stress social et professionnel conduit à un risque supérieur de 21%. Pour les scientifiques, ce stress au travail est la conséquence d’une incapacité à répondre aux exigences professionnelles.
Le poids de la pandémie
Ces conclusions ont encore plus de poids dans le contexte actuel. "La pandémie de Covid-19 a souligné le stress vécu par les femmes dans la gestion du travail rémunéré et de la pression sociale", indiquent les chercheurs. École à la maison, tâches ménagères, courses : tout cela repose plus souvent sur les femmes, et génère des angoisses. "Mon espoir est que ces résultats permettent d’alerter sur la nécessité de meilleures méthodes de gestion du stress au travail, et qu’ils nous rappellent le dilemme lourd qui repose sur les femmes, du fait de ce travail domestique non rémunéré", indique l’une des autrices de cette recherche, Yvonne Michael. Avec ses collègues, elle rappelle qu’il ne faut pas ignorer la menace que représente le stress pour notre santé.