- Le label “Priorité nationale ”permet une accélération des essais cliniques en facilitant, notamment, le recrutement des patients.
- Les premiers résultats du médicament de l'institut Pasteur de Lille ont montré sa capacité à réduire rapidement la charge virale chez les patients infectés.
- Pfizer travaille sur la mise au point d'un médicament par voie orale et un autre par intraveineuse et va poursuivre ses essais après de bons premiers résultats.
C’est un coup d’accélérateur qui était attendu. Après avoir identifié une molécule particulièrement puissante contre le SARS-CoV-2 dans plusieurs modèles précliniques, les chercheurs de l’Institut Pasteur de Lille et de la biotech Apteeus ont sollicité le Comité Ad hoc de Pilotage National des Essais Thérapeutiques (CAPNET), mis en place par le gouvernement, pour recevoir le label de “Priorité nationale de recherche”. Ce label permet une accélération des essais cliniques en facilitant, notamment, le recrutement des patients. Après avoir essuyé un premier refus malgré d’excellents premiers résultats, les chercheurs ont finalement obtenu ce label le mercredi 7 avril dernier.
Prochaine étape : les essais cliniques
Grâce à cette obtention, les chercheurs espèrent pouvoir très vite débuter les essais cliniques. “Face à la Covid-19, la vaccination est une arme efficace mais nous aurons toujours besoin d’un traitement, a commenté le Pr Xavier Nassif, directeur général de l’Institut Pasteur de Lille, dans un communiqué. Je suis ravi que le projet THERAPIDE ait obtenu le label de Priorité Nationale de Recherche et espère que nous pourrons inclure rapidement les premiers patients dans l’étude et mesurer la tolérance et l’efficacité du traitement.”
Ce traitement se base sur le repositionnement d’une molécule qui ferait baisser la charge virale. “C’est un médicament qui a une activité antivirale donc l’objectif est de diminuer la charge virale du patient, avait décrit à Pourquoi Docteur Terence Beghyn, président fondateur d’Apteeus. Il altère la réplication du virus dans les cellules. Quand une personne infectée développe des symptômes, c’est que la charge virale est très élevée. Comme avec un antibiotique, on aide l’organisme à lutter contre le pathogène et donc plus on réduit vite la charge virale du patient plus l’organisme va pouvoir lutter efficacement contre cet agent.”
Après le vaccin, Pfizer sur la piste des traitements
Après avoir mis en place son vaccin, l’entreprise américaine Pfizer a annoncé travailler sur deux médicaments antiviraux contre la Covid-19. Le premier s’administre par voie orale et le second par intraveineuse. Ils sont “encore à une phase très précoce de leur développement”, a dévoilé David Lepoittevin, le porte-parole de Pfizer France, au Parisien. Des premiers résultats in vitro sont encourageants et poussent le firme à “lancer rapidement une étude clinique sur des adultes sains pour évaluer la dose et la tolérance de ce médicament, a affirmé David Lepoittevin. Les premiers résultats pourraient arriver prochainement. Le candidat antiviral par voie intraveineuse fait lui aussi l'objet d'un essai clinique chez des participants atteints de Covid-19 et hospitalisés.”