- Une étude américaine évalue à 15 000 le nombre de cas de mélanome qui seraient évités si les cabines de bronzage étaient interdites aux adolescents
- En France, ces cabines sont interdites aux moins de 18 ans
Bronzer à tout prix, même sa santé : depuis plusieurs années, les cabines de bronzage sont décriées. Ces appareils sont équipés de lampes, qui émettent des rayons ultraviolets, reproduisant ainsi l’effet du soleil sur la peau. Leur utilisation augmente le risque de cancer de la peau. Dans la revue spécialisée CANCER, des scientifiques américains ont modélisé les conséquences de l’interdiction de ces appareils. D’après leurs conclusions, s’ils étaient interdits aux mineurs aux États-Unis, cela permettrait d’éviter des milliers de cas de mélanome chez des adolescents, et d’économiser des millions de dollars.
Un plaidoyer pour l’interdiction
Selon leurs observations, il est courant que des adolescents utilisent ces cabines de bronzage dans le pays. Or, plus elles sont utilisées tôt dans la vie, plus elles augmentent le risque de mélanome. L’équipe de recherche a estimé les conséquences chiffrées d’une interdiction pour les 14 -17 ans. Elle permettrait d’éviter 15 000 mélanomes et près de 3 300 récidives chez 17 millions d’adolescents. Au total, cela représente une économie de 61 dollars par adolescent, en raison des frais de santé évités. En prenant en compte les pertes liées à l’interdiction pour les centre de bronzage, et les coûts des interventions chirurgicales, cette estimation est baissée à 12 dollars d’économie par personne, soit environ 200 millions de dollars économisés sur l’ensemble de la vie de ces jeunes. Les auteurs de cette étude rappellent que les adolescents ont le droit de fréquenter les cabines UV au Canada et aux États-Unis : ils estiment que ces résultats doivent faire réfléchir sur l’intérêt d’une interdiction pour ce public fragile
Vers une interdiction en France ?
Depuis 2009, le Brésil a interdit les cabines de bronzage, suivi par l’Australie en 2014. L’Iran a également banni ces dispositifs en 2008. En Autriche, en Belgique, en Allemagne, au Portugal, en Espagne, au Royaume-Uni et en France, les personnes de moins de 18 ans ne sont pas autorisées à les utiliser. Ces différentes législations sont susceptibles d’évoluer. Par exemple, dans l’hexagone, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a rappelé les risques de cancer de la peau associés aux cabines UV, dans un avis paru en 2018. Elle y déclarait recommander "aux pouvoirs publics de prendre toute mesure de nature à faire cesser l’exposition de la population aux UV artificiels". D’après les données de l’agence, les personnes ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans augmentent de 59 % le risque de développer un mélanome cutané. En 2017, environ 15 000 cas ont été dépistés en France.