- Une troisième dose des vaccins ARNm pourrait être nécessaire entre six et douze mois après la deuxième injection.
- Le rappel chaque année pourrait être indispensable pour s'adapter contre de nouveaux variants.
- L'Académie de médecine propose l'espacement des doses de vaccins ARNm dans le but d'atteindre au plus vite l'immunité collective.
Face à l’incertitude générée par les variants, les indications vaccinales pourraient évoluer. Ce jeudi 15 avril, Albert Bourla, le président-directeur général (PDG) de Pfizer, a annoncé la possibilité d’une troisième injection et d'un rappel chaque année pour renforcer l’immunité. “Une hypothèse vraisemblable est qu’une troisième dose sera probablement nécessaire, entre six mois et douze mois, et à partir de là, il y aura une vaccination à nouveau chaque année, mais tout cela doit être confirmé”, a-t-il affirmé dans des déclarations rendues publiques par la chaîne CNBC.
Les rappels, une question logistique
Depuis février, les entreprises américaines et allemandes Pfizer et BioNTech étudient les effets d’une troisième dose de leur vaccin contre les variants dans une étude clinique. “Les variants joueront un rôle-clé, a insisté Albert Bourla. Il est extrêmement important de réduire au maximum le nombre de personnes vulnérables au virus.”
Ces propos corroborent ceux du directeur de la cellule anti-Covid de l’administration Joe Biden, le docteur David Kessler, qui a assuré que les Américains doivent s’attendre à recevoir un rappel du vaccin afin de les protéger contre les variants en circulation. “Nous ne savons pas tout à ce stade, a-t-il estimé lors d’une audition devant les parlementaires américains. Nous étudions la durée de la réponse des anticorps. Elle semble forte, mais elle connaît une certaine baisse et les variants sont un défi. Pour des raisons logistiques, et seulement pour des raisons logistiques, je pense que nous devrions envisager qu’il puisse y avoir un rappel.”
Attendre entre les injections et après l’infection
Pour accélérer la vaccination et acquérir au plus vite l’immunité collective, l’Académie de médecine propose, elle, d’étendre la durée entre les doses de Pfizer et Moderna pour les moins de 55 ans. Elle recommande, dans un communiqué publié le 12 avril, de laisser six mois entre les deux injections, contre six semaines actuellement. Cela permettrait “d'accélérer la campagne de vaccination de masse et d'atteindre une immunité collective beaucoup plus rapidement avec le même nombre de doses tout en assurant une protection individuelle satisfaisante”, avance-t-elle. L’espacement entre les deux injections a déjà été augmenté ce mercredi, passant de 28 jours à 42 jours. “Ça va nous permettre de vacciner plus vite sans voir se réduire la protection”, a assuré le ministre de la Santé, Olivier Véran, au JDD.
Par ailleurs, l’Académie propose de reporter l’injection pour les personnes qui ont déjà été contaminées à “6 mois après” un test PCR positif.
Ces recommandations s’appuient sur de nouvelles études, menées au Royaume-Uni et aux États-Unis. Celles-ci “démontrent qu'une seule dose d'un vaccin à ARN messager confère rapidement une protection très élevée”, rapporte l’Académie. Il faut toutefois attendre entre deux et trois semaines pour que cette première injection par les vaccins Pfizer ou Moderna confère une immunité.