Le mystère est désormais résolu. Début 2020, alors que la pandémie de SARS-CoV-2 se rependait dans le monde, des dizaines de chiens britanniques sont soudainement tombés malades, pris de violents vomissements. Longtemps inexpliquée, cette épidémie a désormais trouvé sa cause. Il s’agit d’un variant du coronavirus canin entérique, le CCov, connu pour provoquer de la fièvre, des vomissements et des diarrhées, comme l’explique Futura.
Pas d’infection à l’Homme
Pas de panique, ce coronavirus ne se transmet par à l’Homme. De plus, il est, la plupart du temps, bénin. Le risque est essentiellement pour les jeunes chiots pour qui il peut s’avérer mortel. Si un vaccin existe, il n’est pas autorisé au Royaume-Uni en raison de ses effets secondaires prononcés. Les vagues d’infection par ce virus reviennent régulièrement, lorsqu’un variant particulièrement virulent parvient à émerger. Entre mars 2008 et juin 2010, six épisodes de diarrhées hémorragiques suivies de convulsions et de la mort des chiots ont par exemple été relevés dans le nord de la France et en Belgique.
Si le chien ne peut pas transmettre “son” coronavirus à l’Homme, ce dernier peut en revanche le contaminer au SARS-CoV-2. “On l’a prouvé, affirme Jeanne Brugère-Picoux, professeur honoraire de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, invitée du podcast de la pandémie du 13 avril dernier réalisé par Pourquoi Docteur en partenariat avec le groupe VYV. Il y a eu des travaux qui ont montré que des personnes qui étaient hospitalisées à Besançon avaient pu contaminer leurs chats ou leurs chiens.” Et l’inverse ? “On n’a jamais démontré l’inverse, qu’il s’agisse du chat, du chien ou de tout animal de compagnie, a-t-elle répondu. Il n’y a que les visons pour lesquels on connaît cette contamination en retour.”
Le variant britannique découvert chez des chats et chiens
De récentes recherches pré-publiées le 18 mars dernier dans la revue BioRxiv ont révélé que plusieurs chats et chiens d'une clinique vétérinaire à proximité de Londres, au Royaume-Uni, ont été testés positifs au variant britannique de la Covid-19. Avant ça, seuls quelques chiens et chats contaminés par le virus ont été recensés au niveau mondial. Il n’y a, pour l’heure, aucune preuve montrant que les animaux seraient capables, en retour, d’infecter les humains.
Ces recherches ont suivi une hausse significative des cas de myocardite. Entre décembre 2020 et février 2021, le nombre d'animaux pris en charge avec cette pathologie est passé de 1,4% à 12,8% dans cette clinique, précisent les chercheurs. “Cette hausse soudaine des cas semble correspondre à l'évolution de la pandémie de Covid-19 sur les humains au Royaume-Uni causée par le variant B.1.1.7”, ont écrit les scientifiques. Le lien entre myocardite et Covid-19 n'est pas établie mais des animaux testés positifs, sans antécédents cardiaques, ont développé des “anomalies cardiaques sévères”. Ils ont présenté d’autres symptômes, comme des signes de léthargie, de perte d'appétit et des problèmes respiratoires qui ont également été observés chez l’Homme. “D'autres études vont être menées pour creuser ce potentiel lien entre myocardites et variant britannique”, ont annoncé les chercheurs.