ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Nutrition des séniors : quel est votre profil de mangeur ?

Miam !

Nutrition des séniors : quel est votre profil de mangeur ?

Par Mathilde Debry

Alors que les Français vivent de plus en plus vieux, étudier les différentes manières de s'alimenter des séniors permet de parer à d'éventuels problèmes de santé. 

photographer / istock.
Profil 1 : (50% d’hommes) mange avec plaisir et de bon appétit, notamment de la viande.
Profil 2 : (80% de femmes) est sensible aux effets de l’alimentation sur la santé.
Profil 3 : (86% de femmes) présente un moral en berne, des choix alimentaires davantage gouvernés par les émotions et une baisse des capacités olfactives par rapport aux deux premières.
Profil 4 : regroupe des personnes actives et en bonne santé, présentant de nombreuses similarités avec le profil 1, soit une appétence pour les produits carnés et une bonne estime de soi.
Profil 5 : a conservé un bon appétit tout en étant sensible au lien alimentation santé, comme le profil 2.
Profil 6 : regroupe des personnes ayant des difficultés à manger (troubles bucco-dentaires, douleurs en bouche…).
Profil 7 : regroupe des sujets souffrant de solitude et présentant des symptômes dépressifs.

Un collectif de chercheurs français [1] a identifié 7 profils types de mangeurs chez les séniors, afin de leur proposer une alimentation sur mesure. "En effet, le vieillissement de la population s’accompagne de nombreux changements physiologiques, sensoriels, psychologiques et sociologiques susceptibles de moduler le comportement alimentaire et le statut nutritionnel des seniors", commente l’INRAE.

Des groupes différents en fonction de l'âge

Les trois premiers groupes concentrent essentiellement des "jeunes" séniors de moins de 80 ans, avec un bon état nutritionnel. Ces personnes diffèrent entre elle par leurs préférences alimentaires, leur désir d’une alimentation saine et leur intérêt pour l’alimentation. Ainsi, le profil 1 (50% d’hommes) mange avec plaisir et de bon appétit, notamment de la viande. Le groupe 2 (80% de femmes) est quant à lui sensible aux effets de l’alimentation sur la santé. Enfin, la 3ième catégorie (86% de femmes) présente un moral en berne, des choix alimentaires davantage gouvernés par les émotions et une baisse des capacités olfactives par rapport aux deux premières.

Les quatre derniers profils incluent des personnes âgées de plus 80 ans, qui sont caractérisées par une augmentation du risque nutritionnel. Le profil 4 regroupe des personnes actives et en bonne santé, présentant de nombreuses similarités avec le profil 1, soit une appétence pour les produits carnés et une bonne estime de soi. Le profil 5 a conservé un bon appétit tout en étant sensible au lien alimentation santé, comme le profil 2. Enfin, le profil 6 regroupe des personnes ayant des difficultés à manger (troubles bucco-dentaires, douleurs en bouche…) tandis que le profil 7 regroupe des sujets souffrant de solitude et présentant des symptômes dépressifs. Chez ces deux derniers, le statut nutritionnel est inquiétant, avec 83% de personnes dénutries ou à risque de dénutrition contre 16% dans le profil 4 et 39% dans le profil 5 (ce risque est inférieur à 10% dans les profils "jeunes" seniors).

"Forte hétérogénéité des déterminants du comportement alimentaire"

"Ces résultats soulignent la forte hétérogénéité des déterminants du comportement alimentaire au sein de la population âgée, avec un tournant autour de 80 ans", concluent les auteurs de l’étude. "Ce travail met en lumière la nécessité de développer des interventions ciblées pour lutter contre la dénutrition auprès des seniors, en tenant compte de leur situation de vie et de leurs difficultés, mais aussi de leurs préférences et croyances en matière d’alimentation". 

1/ Etude réalisée par un collectif de chercheurs de l’ESA, ONIRIS, INRAE, CHU de Dijon, CHU d’Angers, Université de Tours et Université de Lille.