- Les conséquences sur le long terme d'un traumatisme crânien restent mal connues
- Néanmoins des études montrent un risque très élevé d'AVC de quatre mois à cinq ans après le traumatisme
Un traumatisme crânien n’est pas anodin. Provoqué par une chute ou un accident, il peut générer des lésions cérébrales, dont les conséquences sur le long terme restent mal connues. Au sein de l’université de Birmingham, au Royaume-Uni, des chercheurs se sont intéressés à la santé cardiovasculaire des personnes ayant subi un traumatisme crânien. Ils constatent qu’elles sont soumises à un risque plus élevé d’accident vasculaire cérébral (AVC). Cette attaque cérébrale est provoquée par la rupture ou l’obstruction d’une artère dans le cerveau. Il n’est alors plus suffisamment irrigué, ce qui entraîne la mort des cellules cérébrales. Un AVC peut avoir des conséquences sur la motricité, la sensibilité, le langage mais il peut aussi provoquer une paralysie partielle.
Un risque qui dure dans le temps
Dirigée par Dr Grace Turner, l’équipe de recherche a analysé 18 études réalisées dans quatre pays différents. Leurs conclusions sont publiées dans International Journal of Stroke : elles montrent une augmentation de 86% du risque d’AVC pour les personnes ayant eu un traumatisme crânien, en comparaison aux personnes n’en ayant jamais souffert. Les chercheurs estiment que cette accentuation du risque est particulièrement importante dans les quatre mois qui suivent la blessure, mais reste considérable jusqu’à cinq ans après celle-ci. Quel que soit le type de blessure, ou sa sévérité, le risque d’AVC demeure élevé.
Comment prévenir l’apparition d’un AVC ?
Si ces constats inquiètent, les scientifiques britanniques apportent des solutions. D’après leurs recherches, la prescription de statines aux personnes ayant un traumatisme crânien réduit le risque d’AVC. En revanche, certains antidépresseurs peuvent l’accentuer. "Les patients atteints de traumatisme crânien devraient être informés de ce risque potentiel d’AVC, et du fait qu’il est particulièrement élevé dans les quatre mois qui suivent la blessure, explique Dr Grace Turner, c’est une période cruciale pour éduquer les patients et leurs médecins sur le risque d’AVC et ses symptômes." Elle recommande aux professionnels de santé d’administrer des médicaments en prévention pendant cette période et de fournir des conseils à leurs patients, notamment concernant leur mode de vie, pour réduire le risque au minimum.