Alors que Thomas Pesquet s’apprête à repartir dans l’espace, une nouvelle étude a démontré que les astronautes ressentent de moins en moins d’émotions positives au cours de leur mission. Pour parvenir à ces observations, une psychologue a élaboré un nouvel outil d’évaluation mentale (la Mental Health Checklist), qu’elle a testé sur des explorateurs de l’Antarctique, dont les conditions de travail ressemblent à celles des voyageurs de l’espace.
Des facteurs de stress importants
Tout comme les missionnaires de l’Antarctique, les astronautes qui passent de longues périodes dans l'espace sont confrontés à des facteurs de stress importants tels que l'isolement, le confinement, le manque d'intimité, la modification des cycles lumière-obscurité, la monotonie et la séparation d'avec leur famille.
Au bout de neuf mois d’observation, "les altérations les plus marquées ont été observées pour les émotions positives, de sorte que nous avons constaté des baisses continues du début à la fin de la mission, sans preuve d'un "effet de rebond" lorsque les participants se préparaient à rentrer chez eux", rapportent les scientifiques. "Les recherches précédentes, tant dans l'espace que dans les environnements polaires, se sont concentrées presque exclusivement sur les états émotionnels négatifs, notamment l'anxiété et les symptômes dépressifs. Or, les émotions positives telles que la satisfaction, l'enthousiasme et l'émerveillement sont des caractéristiques essentielles pour s'épanouir dans des environnements sous haute pression", ajoute-t-il.
Manque de stimulation
Les résultats de l'étude montrent également que les personnes évoluant dans des milieux extrêmes avaient tendance à utiliser moins de stratégies efficaces pour stimuler leurs émotions positives à mesure que le temps passait.