La Covid-19 pourrait être mortelle jusqu’à six mois après l’infection par le virus, selon une étude publiée dans la revue Nature. Pour parvenir à ce résultat, les auteurs ont analysé les données du Ministère américain des anciens combattants. Ainsi, ils évaluent à 59% l’augmentation des risques de mourir dans les six mois qui suivent la contamination par le SRAS-CoV-2. Cela équivaut à huit décès de plus pour 1000 patients, par rapport aux chiffres des années précédentes.
La “Covid long” : les effets à long terme de la Covid-19
Depuis l’apparition du SRAS-CoV-2, il y a plus d’un an, les scientifiques ont pu observer les conséquences à plus long terme de cette maladie. Elles sont nombreuses et pourraient encore augmenter avec le temps, au fur et à mesure que les médecins découvriront les effets secondaires de cette pathologie. Actuellement déjà, de nombreux symptômes persistent plusieurs semaines et mois après l’infection, tels que la fatigue généralisée, la dépression, l'essoufflement, la perte du goût et de l’odorat, etc. Ce phénomène a été nommé le “Covid long”. Une précédente étude, également publiée dans la revue Nature estimait que 10% des patients ayant développé la Covid-19 pourraient souffrir d’effets à long terme.
Des patients meurent plusieurs semaines après l’infection à la Covid-19
Comparativement à la grippe saisonnière, le risque de complications à long terme liées à la Covid-19 serait bien plus important. Selon les auteurs, les personnes ayant été hospitalisées en unités de soins critiques seraient les plus sujettes à développer des formes graves du virus sur le long terme, comparativement à ceux n’ayant pas été dans ce service. De plus, plusieurs semaines après leur première hospitalisation, de nombreux patients doivent être à nouveau admis à cause de ce Covid long. Plus inquiétant, certains meurent lors de cette seconde hospitalisation, parfois des mois après avoir été une première fois malades. Enfin, sans surprise, l’étude prouve que les personnes étant restées à domicile pendant leur maladie - ceux qui avaient donc des formes moins sévères - seraient moins touchées par ces conséquences à long terme.
Des conséquences sur la santé mentale des patients infectés
Les scientifiques analysent également les séquelles de la Covid-19 sur les systèmes nerveux, neurocognitifs et plus largement sur la santé mentale des patients. Selon eux, la consommation d’antidépresseurs serait devenue inquiétante aux Etats-Unis. Le but de leurs travaux est donc de fournir une feuille de route aux pouvoirs publics afin de mieux anticiper ces conséquences à long terme et développer des stratégies de soins adéquates et multidisciplinaires pour réduire la perte de santé des patients ayant été atteints de la Covid-19. Un enjeu de taille car, si la vaccination peut nous permettre de combattre collectivement cette maladie, rien n’a encore été prévu pour gérer ses effets à long terme. Actuellement, en France, 5 440 946 personnes sont positives au SRAS-CoV-2.