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Nutrition

Il existe un lien entre les habitudes de vie et l’IMC pendant la petite enfance

Par Charlotte Arce

La consommation d’aliments gras et sucrés et le temps passé devant la télévision sont autant de mauvaises habitudes qui peuvent avoir un impact sur l’indice de masse corporelle (IMC) des jeunes enfants, révèle une étude australienne.

IPGGutenbergUKLtd/iStock
Cette étude longitudinale suivant des enfants entre leurs 18 et 60 mois montre qu'il existe un lien évident entre le score de l'indice de masse corporelle (IMC) et les habitudes de vie.
Les enfants ayant tendance à manger des aliments trop gras et sucrés, et à passer du temps devant la télévision, verront ces habitudes malsaines impacter immédiatement leur IMC.

Chez les enfants en bas âge, les habitudes de vie saines sont indispensables pour être en bonne santé et éviter d’être en surpoids. C’est ce que montrent des chercheurs de l'Institute for Physical Activity and Nutrition la Deakin University (Australie) dans la revue The Obesity Society. Ils y publient les résultats de la toute première étude longitudinale montrant que des changements dans les habitudes de vie chez les enfants en âge préscolaire étaient associés à des changements simultanés dans les scores de l’indice de masse corporelle (IMC).

"Les conclusions de cette étude permettront d'orienter les interventions et les politiques de prévention de l'obésité chez les jeunes enfants et présenteront un grand intérêt pour les pédiatres, les chercheurs, les décideurs politiques et le grand public", affirme Miaobing Zheng, premier auteur des travaux.

Un lien entre obésité infantile et habitudes de vie

Alors que les études longitudinales établissant un lien entre les modes de vie et l’obésité chez les enfants restaient jusqu’à présent rares, ces nouveaux travaux soulignent bien l’association de modes de vie sains stables et d'une trajectoire concomitante de score normal de l'IMC chez les enfants âgés entre 18 et 60 mois.

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont utilisé les données d’une cohorte longitudinale concernant 439 enfants. Les données ont été récoltées à partir de 2008 sous la forme d'un essai contrôlé randomisé en grappe de 15 mois axé sur les parents, visant à réduire les comportements à risque d'obésité chez les enfants jusqu'à 18 mois. Les enfants ont ensuite été suivis à nouveau à 42 et à 60 mois.

Les résultats ont permis aux chercheurs d’identifier trois trajectoires de modes de vie de des scores IMC chez les enfants : un groupe "Mode de vie malsain, IMC faible", un groupe Mode de vie malsain, IMC élevé", et enfin un groupe "Mode de vie sain, IMC moyen".

Ce dernier groupe incluait 53 % des enfants étudiés, et était caractérisé par un mode de vie sain : consommation régulière de fruits et de légumes et temps passé majoritairement à l’extérieur. À l’inverse, les enfants composant les deux premiers groupes avaient des habitudes de vie moins saines : consommation alimentaire riche en sucres et en graisses mais pauvre en nutriments, et temps majoritairement passé devant la télévision.

Pour les auteurs de l’étude, cette cooccurrence de modes de vie stables et de trajectoires du score de l'IMC dans la petite enfance souligne l'importance d'initier la prévention de l'obésité par le mode de vie dès le début de la vie. Ils estiment par ailleurs que cette prévention devrait cibler à la fois les parents et les enfants, pour sensibiliser ces derniers dès leur plus jeune âge.

"Les jeunes enfants apprennent en imitant ce qu'ils voient quotidiennement. Il ne fait aucun doute que les enfants copient les comportements observés en présence des parents, qu'ils soient sains ou non, explique ainsi Liliana Aguayo, experte en obésité infantile invitée à commenter l’étude. Les résultats de cette étude soulignent l'importance de la petite enfance comme période critique pour le développement de l'obésité. D'autres recherches sont nécessaires pour identifier des approches efficaces permettant d'agir simultanément sur les comportements de santé des parents et des enfants."