23 millions de fausses couches se produisent chaque année dans le monde, soit environ 15% du total des grossesses, selon un nouveau rapport publié dans The Lancet. 10% des femmes feront deux fausses couches au cours de leur vie, et 7% en subiront trois, voire plus.
Des conséquences physiques et psychologiques
Les chercheurs ont recensé les principaux facteurs de risque de fausse couche, qui sont : l’âge de la femme (moins de 20 ans et plus de 35 ans), l’âge de l’homme (plus de 40 ans), l’indice de masse corporelle (très bas ou très élevé), l’appartenance à une ethnie noire, les fausses couches antérieures, le tabagisme, l'alcool, le stress, le travail de nuit, la pollution atmosphérique et l'exposition aux pesticides.
"Les conséquences d'une fausse couche sont à la fois physiques et psychologiques", soulignent les auteurs de l’étude. Cette épreuve peut notamment augmenter le risque d'anxiété, de dépression, de stress post-traumatique et de suicide. La fausse couche, notamment la fausse couche récurrente, peut également générer des complications obstétriques (naissance prématurée, retard de croissance fœtale, décollement placentaire…), et des problèmes de santé à plus long terme, tels que les maladies cardiovasculaires ou encore la thromboembolie veineuse.
"Le silence autour des fausses couches persiste"
"Pendant trop longtemps, le fait de faire une fausse couche a été minimisé et, souvent, pas pris au sérieux. Il n'est plus temps de se contenter de dire aux femmes 'Essayez encore'", plaide The Lancet dans l'éditorial qui accompagne ce rapport.
"Bien qu'une fausse couche n'arrive la plupart du temps qu'une seule fois, une part significative de la population aura besoin de traitements et de soutien. Malgré cela, le silence autour des fausses couches persiste non seulement chez les femmes qui les vivent, mais aussi parmi les soignants, les décideurs politiques et les organisations de financement de la recherche", ajoute l’une des autrices du rapport, la Pr Siobhan Quenby (université de Warwick). "De nombreuses femmes se plaignent du manque d'empathie avec lequel elles sont prises en charge après une fausse couche : certaines ne reçoivent aucune explication et le seul conseil qu'on leur donne, c'est de réessayer", déplore en conclusion la directrice adjointe du Tommy's National Centre for Miscarriage Research.