Alors que le Gouvernement envisage un assouplissement des restrictions sanitaires, la barre des 6000 personnes en réanimation à cause de la Covid-19 a été franchie en France lundi 26 avril. Bilan : nos soignants, qui prennent en charge des malades de plus en plus jeunes, souffrent. 30% des professionnels de santé disent souffrir d'anxiété, 31,1 % de symptômes dépressifs, et 44% de troubles du sommeil, selon une nouvelle étude de chercheurs de l’AP-HP, de l’Hôpital Louis-Mourier à Colombes et de l’Hôpital Cochin à Paris, en lien avec la Fondation FondaMental. "Des facteurs tels que la charge de travail élevée, y compris de nuit, ainsi que le stress quotidien participent fortement à l’apparition de troubles du sommeil", commentent les experts.
Des symptômes de stress aigu et post-traumatique
Les prévalences des symptômes de stress aigu et post-traumatique se sont également élevées : jusqu'à 56,5 % des soignants ressentent un stress aigu, et 20,2 % des symptômes de stress post-traumatique. "Cette forte prévalence peut s’expliquer par des facteurs traumatisants ou anxiogènes auxquels sont exposés les soignants, tels que l’imprévisibilité de la charge de travail quotidienne, le fardeau de la prise de décision dans des situations particulières, les taux quotidiens élevés de mortalité ou encore les changements récurrents des procédures hospitalières", commentent les auteurs de l’étude.
Pour eux, "ces résultats nous dévoilent une situation préoccupante de l’état de santé mentale des soignants pendant la pandémie de COVID-19, ainsi que dans les futures potentielles crises sanitaires."
"Une prévention ciblée et un soutien psychologique doivent être mis en place"
"Pour le bien-être des professionnels de santé et la qualité des soins pendant la pandémie, une prévention ciblée et un soutien psychologique doivent être mis en place dans de telles situations", préconise le Dr Guessoum, psychiatre à l’Hôpital Cochin. "Des stratégies de prévention et de soutien ciblées sont plus que jamais nécessaires, et ce, à un stade anticipé en cas de futures crises sanitaires", ajoute-t-il.