- Chez les patients ayant déjà contracté la Covid-19, même ceux ayant développé une forme légère ou asymptomatique de la maladie, sont protégés contre les variants après avoir reçu une seule dose de vaccin.
- Ce n'est en revanche pas le cas des personnes n'ayant jamais été contaminées. D'où la nécessité de bien effectuer son rappel de vaccination avec une deuxième dose.
"Nos résultats montrent que les personnes qui ont reçu leur première dose de vaccin et qui n'ont pas été infectées auparavant par le SARS-CoV-2, ne sont pas entièrement protégées contre les variants en circulation, assure le professeur Rosemary Boyton, qui a dirigé une étude qui vient d’être publiée dans la revue Science. Cette étude souligne l'importance de l'injection de la seconde dose du vaccin pour protéger la population." Lors de leurs travaux, les chercheurs ont analysé les réponses immunitaires de patients de deux hôpitaux situés au Royaume-Uni après qu’ils ont reçu une première dose du vaccin Pfizer. Selon eux, après une seule injection, les personnes qui avaient déjà eu une infection même légère ou asymptomatique à la Covid-19 avaient une meilleure protection contre les variants anglais et sud-africain, sur lesquels les scientifiques ont travaillé. À l’inverse, ceux n’ayant jamais été atteints par le virus avaient une réponse immunitaire moins forte et étaient donc plus à risque d’être contaminés par ces variants. Les chercheurs soulignent que leurs résultats s’appliquent certainement à d’autres variants, comme le brésilien ou l’indien.
Les anticorps et les lymphocytes augmentent après la première injection
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont analysé les échantillons de sang de ces patients anglais. Le but était de quantifier les taux d'anticorps, de protéines et de globules blancs développés après une première injection de vaccin. Plus précisément, il s’agissait de la protéine en forme de Y qui participe à la neutralisation du virus, ainsi que des lymphocytes B et T, des globules blancs qui participent à la défense immunitaire de l’organisme en lui permettant de reconnaître et de détruire le virus s’il est à nouveau infecté. Ainsi, après une première dose de Pfizer, le taux d’anticorps et de lymphocytes avait beaucoup augmenté chez les patients ayant déjà été malades, ce qui les protégeait contre les variants. En revanche, chez les personnes n’ayant jamais contracté le SARS-CoV-2, cette première dose de vaccin avait entraîné une baisse des taux d'anticorps spécifiques au SARS-CoV-2 et ses variants, ce qui les rendaient plus vulnérables - et donc plus à risque d’être infectés - en cas de contact avec les variants du virus.
Une seconde injection nécessaire pour être protéger des variants
"Au moment où les perspectives s'améliorent dans la plupart des pays dotés d’importantes campagnes de vaccination, cette étude nous rappelle la nécessité d'être vigilant quant à la menace des variants, estime le professeur Danny Altmann, l’un des auteurs de l’étude. La plupart des personnes vaccinées au Royaume-Uni n'a reçu qu'une seule dose. Même si nous savons qu’elle offre déjà une très bonne protection contre le virus d'origine, nos données suggèrent que cela laisse les gens vulnérables face aux variants." Une préoccupation déjà soulevée le 15 avril dernier par Albert Bourla, le président-directeur général (PDG) de Pfizer. Lors de déclarations rendues publiques par la chaîne CNBC, il avait annoncé la possibilité d’une troisième injection et d'un rappel chaque année pour renforcer l’immunité. "Une hypothèse vraisemblable est qu’une troisième dose sera probablement nécessaire, entre six mois et douze mois, et à partir de là, il y aura une vaccination à nouveau chaque année, mais tout cela doit être confirmé."
En France, 14 601 130 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin et 6 115 998 ont été complètement vaccinées selon le point épidémiologique de Santé publique France publié le 29 avril dernier.