Après le vaccin AstraZeneca, soupçonné d’avoir occasionné des cas de thrombose, c’est au tour du sérum mis au point par Pfizer/BioNTech de faire l’objet d’une surveillance particulière.
Dans son point de situation daté du vendredi 30 avril, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé avoir recensé cinq cas de myocardite en France chez des personnes ayant reçu une dose du vaccin Pfizer/BioNTech. Cette inflammation du muscle cardiaque avait déjà été signalée en Israël chez 62 jeunes hommes et femmes ayant reçu une deuxième dose du vaccin Comirnaty, sur 5 millions de vaccinés. "Les données disponibles n’apportent pas, à ce stade, suffisamment d’éléments pour conclure sur un rôle du vaccin, mais constituent néanmoins un signal potentiel", précise l’agence sanitaire.
La myocardite, une inflammation souvent bénigne
Qu’est-ce qu’une myocardite ? Il s’agit d’une inflammation du myocarde, le muscle cardiaque. Souvent d’origine infectieuse, la myocardite est asymptomatique et bénigne dans la majorité des cas. Elle doit toutefois faire l’objet d’une surveillance médicale pour prévenir le risque de complications cardiovasculaires graves.
En cas de myocardite, certains symptômes peuvent apparaître, souvent proches de ceux de la grippe : fatigue, faiblesse généralisée, fièvre et maux de tête. Dans des cas plus sévères, une douleur au niveau de la poitrine, une arythmie, des palpitations ou des difficultés à respirer peuvent être constatées.
Une balance bénéfice/risque toujours favorable
Malgré ces cas de myocardites rapportés, l’ANSM se veut rassurante. Depuis le début de la campagne vaccinale, 16 030 cas d’effets indésirables ont été analysés par les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). "La majorité des effets indésirables sont attendus et non graves" comme une douleur au point d’injection ou des maux de tête, précise l’ANSM. "Ces effets indésirables ne remettent pas en cause le rapport bénéfice/risque du vaccin" mais feront néanmoins "l’objet d’un suivi spécifique et seront partagés au niveau européen" avec l’Agence européenne des médicaments (EMA).
Au total, au 22 avril 2021, plus de 13 660 000 doses ont été réalisées en France, selon l’ANSM.