- Les personnes qui souffrent d'hypertension artérielle ou d'arythmie cardiaque boivent naturellement moins de café que les autres, ce qui serait lié à un mécanisme génétique protecteur.
- La quantité de café qu’une personne boit pourrait donc être un indicateur de sa santé cardiaque.
Huit Français sur dix boivent du café selon un baromètre sur la consommation de café en France réalisé en 2018 par l’Institut français d'opinion publique (Ifop). Mais les doses ne sont pas les mêmes d’un individu à l’autre. Certains ne prendront qu’une tasse le matin, alors que d’autres en auront envie tout au long de la journée. "Les gens boivent du café pour toutes sortes de raisons : quand ils se sentent fatigués, parce qu'ils aiment le goût ou simplement parce que cela fait partie de leur routine quotidienne”, explique Elina Hyppönen, auteur d’une étude qui vient d’être publiée dans la revue The American Journal of Clinical Nutrition. Son équipe de chercheurs et elle n’en sont pas restés à ce constat, ils ont tenté de comprendre ce qui, inconsciemment, régulait notre consommation de café.
La tension artérielle régule la consommation de café
Pour cela, ils ont analysé la consommation quotidienne de café et les données santé cardiovasculaire, c’est-à-dire la pression artérielle et la fréquence cardiaque, de 390 435 personnes. Selon eux, ce sont bien ces indicateurs cardiaques qui influencent la consommation de café. En effet, les individus souffrant d'hypertension artérielle ou d'arythmie cardiaque - la perturbation du rythme cardiaque - buvaient naturellement moins ou pas de café, ou seulement la version décaféinée, comparativement aux personnes n’ayant pas ces troubles cardiaques. "Les gens autorégulent inconsciemment les niveaux de café en fonction de leur tension artérielle élevée, ce qui est probablement le résultat d'un mécanisme génétique protecteur, assure Elina Hyppönen. Cela signifie que quelqu'un qui boit beaucoup de café est probablement plus tolérant génétiquement à la caféine que quelqu'un qui en boit très peu. Inversement, un non-buveur de café, ou quelqu'un qui ne boit que du décaféiné sera plus sensible aux effets indésirables de la caféine et à l'hypertension." Les scientifiques concluent donc que la tension artérielle ou la fréquence cardiaque réguleraient inconsciemment la quantité de café prise par un individu chaque jour. C’est donc ce phénomène qui le protégerait aussi d’une consommation excessive en cas d’hypertension artérielle.
Lorsque vous n’avez pas envie de café, ne prenez pas une tasse par habitude
La quantité de café dont nous avons naturellement envie pourrait donc être un indicateur de notre santé cardiovasculaire. "Que nous buvions beaucoup de café, un peu ou que nous évitions complètement la caféine, cette étude montre que la génétique guide nos décisions pour protéger notre santé cardiovasculaire, conclut Elina Hyppönen. Si votre corps vous dit de ne pas boire cette tasse de café supplémentaire, il y a probablement une raison. Écoutez-le, c'est plus en phase avec votre santé que vous ne le pensez." En France, 14,4 millions de personnes souffriraient d’hypertension artérielle mais seulement 7,6 millions d’entre-elles seraient prises en charge. Une bonne raison de s’écouter et de réguler sa consommation de café.