Les confinements instaurés pour lutter contre la Covid-19 ont fortement impacté nos habitudes alimentaires, selon une nouvelle enquête de Santé Publique France.
Pour freiner la pandémie de Covid-19, un confinement strict a été institué en France du 17 mars au 11 mai 2020, bouleversant la vie quotidienne de la population. Dès le début du confinement, l'enquête CoviPrev de Santé publique France a permis de suivre différents comportements de santé. "Cet article présente l’évolution perçue des comportements alimentaires pendant le confinement et les déterminants de la prise de poids", expliquent les chercheurs en préambule.
Pour ce faire, deux échantillons indépendants de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine ont été interrogés via Internet lors des troisième (V3, 5e semaine du confinement) et sixième (V6, 8e semaine du confinement) vagues d’enquête.
Plus de plats faits maison
Résultats : la cinquième semaine du confinement, 37% des Français ont déclaré avoir modifié leur alimentation. "Les femmes ont été plus nombreuses que les hommes à déclarer davantage cuisiner, grignoter, consommer des produits gras, sucrés, salés (PGSS), avoir plus ou moins d’appétit et à faire attention à leur poids", précisent les experts en santé publique.
37% des répondants ont déclaré cuisiner des plats faits maison plus fréquemment que d’habitude. 27% des sondés ont aussi expliqué avoir pris du poids, contre 11% en avoir perdu. Des associations positives ont été observées entre la prise de poids et une situation financière perçue comme difficile, qui a conduit à manger en plus grande quantité que d’habitude, grignoter davantage, avoir réduit sa consommation de fruits et légumes, augmenté celle des PGSS, fait moins d’activité sportive, présenter un état dépressif certain et avoir des troubles du sommeil.
Plus de grignotages
Enfin, 27% des répondants déclaraient grignoter davantage à la fin du confinement, contre 22% au début des restrictions sanitaires. Idem concernant la prise de poids, plus importante à la fin du confinement (36% vs 27%). "Cette étude montre un impact du confinement sur plusieurs comportements alimentaires, particulièrement chez les femmes", résument les chercheurs. "S’il a pu favoriser la cuisine-maison, d’autres changements étaient plutôt défavorables à la santé", ajoutent-ils.
Ils concluent : "ces résultats suggèrent que des confinements répétés risqueraient d’aggraver les pathologies liées à l’alimentation. Dans de tels contextes, il est nécessaire de poursuivre l’évaluation des comportements alimentaires et du poids corporel, ainsi que de soutenir toutes mesures de santé publique encourageant des habitudes alimentaires saines".