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Santé mentale

Le risque de psychose chez les adolescents lié à la forme de leur cerveau ?

Elles sont infimes, mais des différences dans la forme du cerveau sont présentes chez des adolescents présentant un risque de psychose. Elles représentent un pas de plus franchi vers l'établissement d'un score de risque permettant un diagnostic et une prise en charge plus rapide

Le risque de psychose chez les adolescents lié à la forme de leur cerveau ? Radachynskyi/iStock




L'ESSENTIEL
  • Une moindre épaisseur de matière grise a été observée chez des adolescents à haut risque de psychose
  • Cette constatation pourrait aider à établir un score de risque de psychose chez les jeunes

A partir de l'analyse de plus de 3 000 scintigraphies cérébrales, des chercheurs des universités de Pittsburgh et de Maastricht sont parvenus à la conclusion que d'infimes différences de la forme du cerveau observées chez des adolescents peuvent être le signe que ceux-ci risquent de développer une psychose. Une avancée importante dans la mesure où elle pourrait permettre une détection plus rapide de ce risque et la mise en place de traitements précoces. Ces travaux viennent d'être publiés dans le JAMA.

Amincissement cortical

En raison de la très grande diversité des formes de psychose, le diagnostic chez les adolescents survient le plus souvent à la veille de l'âge adulte alors que les symptômes ont commencé à se manifester bien avant. Pour y voir plus clair sur d'éventuels marqueurs de risque permettant une prise en charge plus rapide, les chercheurs ont analysé les scans de plus de 3 000 jeunes volontaires âgés en moyenne de 21 ans dont la moitié avaient été jugés "à haut risque de développer une psychose". Et ils ont constaté que les jeunes qui étaient au niveau de risque le plus élevé présentaient une épaisseur corticale (épaisseur de la matière grise du cerveau) inférieure à la moyenne et que chez ceux qui avaient déjà développé une psychose, le cortex était plus mice dans certains régions temporales et frontales. En fait, ces "rétrécissements" corticaux sont classiques lors du passage à l'âge adulte. Mais leur précocité -cet amincissement était déjà présent chez les participants les plus jeunes, entre 12 et 16 ans, qui avaient déjà développé une psychose- serait bien un signe annonciateur d'un risque. 

Des différences très subtiles

Le problème est que les résultats de ce travail montrent que ces différences de l'épaisseur corticale sont "trop subtiles pour être détectées chez un individu ou utilisées à des fins de diagnostic", comme le soulignent les chercheurs. Ils qualifient d'ailleurs eux-mêmes ces résultats comme étant "décevants" mais estiment malgré tout qu'ils pourraient contribuer au développement d'un score de risque pour la psychose facilitant le diagnostic et une prise en charge mieux ciblée.

"Nous ne savons pas encore exactement ce que signifie cet amincissement cortical, mais l'adolescence est une période critique dans la vie d'un enfant, une période d'opportunité pour prendre des risques et explorer mais aussi une période de vulnérabilité, souligne Maria Jalbrzikowski, professeur de psychiatrie à Pittsburgh, et nous pourrions y voir le résultat de quelque chose qui s'est produit encore plus tôt dans le développement du cerveau, mais qui ne commence à influencer le comportement qu'à ce stade du développement".

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