La santé de nos intestins à un impact important sur notre état physique général. Une recherche de l’université Hacettepe, située en Turquie, le prouve une nouvelle fois : selon ses conclusions, la maladie de Verneuil pourrait être la conséquence d’un déséquilibre du microbiote intestinal. Les conclusions de cette étude ont été rendues publiques lors du Symposium 2021 de l’Académie européenne de dermatologie et de vénéréologie.
Qu’est-ce que la maladie de Verneuil ?
Cette pathologie, aussi appelée hidrosadénite, est caractérisée par des abcès et/ou des nodules au niveau des aisselles, de l’anus ou à l’intérieur des cuisses, qui apparaissent lors de poussées inflammatoires. Ces dernières peuvent être très douloureuses, ce qui nuit considérablement à la qualité de vie. Aujourd’hui, des traitements permettent d’agir sur les abcès et les nodules, mais les médicaments administrés sur le long terme, pour empêcher les poussées, ne sont pas efficaces chez tous les patients. En France, environ 600 000 personnes seraient concernées.
Des bactéries insuffisamment présentes
Les causes précises de la maladie de Verneuil n’ont pas encore été clairement établies. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs turcs ont réalisé des analyses sur des échantillons de selles chez des patients sains et des malades. Ils ont constaté que certaines bactéries étaient présentes en moins grande quantité chez les personnes malades, en comparaison aux personnes non-atteintes : les clostridium, les firmicutes et les fusicatenibacter. "Nous savons que des quantités réduites de ces bactéries perturbent l’équilibre dans l’intestin et stimulent la réponse inflammatoire", indiquent les chercheurs.
Des pistes thérapeutiques ?
D’autres recherches seront nécessaires pour en apprendre davantage sur les liens entre la maladie et les bactéries présentes dans l’intestin, mais pour les chercheurs, ces premiers résultats sont une étape importante. "Notre étude suggère qu’une modification de l’alimentation et l’administration de compléments alimentaires personnalisés peuvent être bénéfiques pour les patients atteints d’hidrosadénite, surtout qu’ils ont peu d’options thérapeutiques", se réjouit Dr Neslihan Demirel Ogut, co-autrice de cette recherche.