Elles avaient suscité une vive polémique au moment de leur ouverture en France il y a six ans. Ces centres d’accueil, familièrement appelés "salles de shoot", visent à protéger les toxicomanes en leur proposant un espace de consommation de drogues supervisée, notamment avec du matériel stérilisé.
Mettre en garde les usagers contre les injections à risques
Ces espaces ont également pour but de diminuer les prises de drogue dans la rue, mais aussi de mettre en garde les usagers contre les injections à risques, notamment les risques de transmission d'hépatite C. Si les salles de shoot existent déjà dans neuf autres pays européens (dont l’Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas et la Suisse), la France expérimente depuis 2016 deux salles d’injection.
La première est située rue Ambroise-Paré (Hôpital Lariboisière) dans le 10e arrondissement de Paris, la seconde dans l'enceinte de l'hôpital civil de Strasbourg. Alors que l’expérimentation doit s’achever en 2022, les effets sont déjà bel et bien visibles, affirme l’Inserm.
Risques d’overdose réduit de 2%
Selon ce rapport de 350 pages réalisé par l’Inserm et relayé par l’Agence France Presse, les deux salles de shoot auraient permis une diminution globale de 10% des injections à risques. L'étude note également une réduction des risques d’overdose (-2%), de s’injecter le produit en extérieur (-15%) et de finir aux urgences (-24%). Les personnes qui se rendent dans ces centres seraient également moins susceptibles de commettre des délits.
Une mesure sanitaire qui porterait donc ses fruits, avec un avantage non négligeable sur le plan financier : en dix ans d’existence, les salles de Paris et Strasbourg permettraient d'éviter 11 millions d'euros de coûts médicaux occasionnés par l'usage de drogues. "La pérennité des dispositifs existants apparaît utile et une mise à l'échelle nationale de cette intervention est recommandable", conclut le rapport.