Après le "NutriScore", le "ToxiScore". Cette semaine, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé la mise en place d'un système d’étiquetage permettant de répertorier les produits ménagers selon leur toxicité. Le programme national santé environnement porté par la ministre de l'Écologie indique toutefois que l'instauration du Toxiscore - qui devrait entrer en vigueur dès 2022 - sera possible uniquement "si la réglementation le permet".
Pas d'affichage obligatoire
"Une initiative qu’on aurait pu saluer… si cette dernière n’avait pas été facultative", déplore l’UFC-Que Choisir. Le chargé de mission Agriculture et alimentation pour l'association de défense des consommateurs Olivier Andrault craint en effet que "les produits les plus dangereux" ne soient pas concernés par le ToxiScore.
Un scénario qui n’est d'ailleurs pas sans lui rappeler celui observé avec le Nutriscore, "qui n'est malheureusement pas obligatoire parce que la réglementation européenne s'y oppose. C'est pour cela qu'on ne le trouve pas sur les produits les plus gras et les plus salés", a expliqué le chargé de mission au micro de France Info. "Actuellement, la réglementation n'exige pas que la totalité des ingrédients figurent sur les produits ménagers alors que c'est déjà obligatoire depuis longtemps sur les produits cosmétiques et alimentaires", ajoute-t-il.
Des effets potentiellement aussi nocifs que le tabac
Au cours de ces dernières années, plusieurs études ont pointé la composition toxique de certains produits ménagers pour notre santé, à l'instar d'une recherche réalisée par l'université de Bergen (Norvège). Publiés en 2018, ces travaux, réalisés sur une période de 20 ans, ont démontré que l'utilisation régulière de certains produits pouvait endommager nos poumons à long terme de manière similaire aux effets provoqués par le tabac, notamment en provoquant de l'insuffisance respiratoire.
Un an plus tard, le magazine 60 millions de consommateurs a diffusé une étude révélant la présence de composés nocifs à la fois pour l'environnement et pour notre santé dans une soixantaine de produits vendus en grandes surfaces et utilisés pour le ménage (produits vaisselle, lessives, sprays, nettoyants à vitre etc). Parmi les substances incriminées, les isothiazolinones (des conservateurs toxiques présents dans 67% des produits testés), des parfums "extrêmement" allergisants ou encore des ammoniums quaternaires tels que le benzalkonium.