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Facteur de risque

Cancers liés à l’obésité : le tour de taille et des hanches aussi important que l’IMC pour évaluer le risque

Par Charlotte Arce

Une étude menée sur plus de 400 000 adultes montre qu’en plus d’un indice de masse corporelle élevé, un tour de taille et de hanches plus grands présentent aussi un risque de développer dix des cancers les plus courants.

huettenhoelscher/iStock
Pour estimer le risque de cancer lié à la surcharge pondérale, il est nécessaire de ne pas seulement prendre en compte l'indice de masse corporelle (IMC) mais aussi l'adiposité centrale, c'est-à-dire le pourcentage de graisse situé au niveau de la taille et des hanches.
L'obésité augmente jusqu'à 73 % le risque de développer certains cancers, et de 3 % le risque de cancer général.

Le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde et l’obésité a depuis été longtemps été identifiée comme l’un des principaux facteurs de risque. Une nouvelle étude portant sur plus de 400 000 adultes britanniques montre que l’indice de masse corporelle (IMC) n’est pas la seule mesure à prendre en compte pour estimer le risque de cancer lié à la surcharge pondérale. Présentée au Congrès européen sur l'obésité (ECO) qui s'est tenu en ligne cette année, elle montre que l'adiposité centrale (taille et hanches plus grandes) est à prendre en compte en plus de l’obésité générale (IMC et pourcentage de graisse corporelle) pour estimer le risque de cancer.

Une augmentation du risque de 10 des cancers les plus fréquents

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’université de Glasgow (Écosse) ont utilisé les données de l'étude de cohorte prospective UK Biobank. Ils ont identifié 437 393 adultes (54 % de femmes ; âge moyen de 56 ans) qui n'avaient pas de cancer, afin d'étudier le risque de développer et de mourir de 24 cancers en fonction de six marqueurs d'obésité : IMC, pourcentage de graisse corporelle, rapport taille/hanche, rapport taille/taille, et tour de taille et de hanches. Après un suivi moyen de 9 ans, 47 882 cas de cancer et 11 265 décès par cancer ont été recensés.

Les chercheurs ont constaté que les six mesures de l'obésité étaient associées de manière positive et similaire à un risque plus élevé de 10 cancers. Ainsi, chaque 4,2 kg/m2 (chez les hommes) et 5,1 kg/m2 (chez les femmes) de l'IMC au-dessus de 25 kg/m2 (défini comme une surcharge pondérale) était liée à un risque plus de 35 % élevé de développer un cancer de l'estomac, de 33 % pour le cancer de la vésicule biliaire, de 27 % pour celui du foie, de 26 % pour le cancer du rein, de 12% pour le cancer du pancréas, de 9 % celui de la vessie, de 10 % du côlon et du rectum, de 73 % de l'endomètre (73 %), de 68 % de l'utérus (68 %), de 8 % pour le cancer du sein post-ménopausique et de 3 % pour le risque de cancer en général.

Sur la base des résultats, les chercheurs estiment que si ces associations étaient causales, le surpoids ou l'obésité pourrait être responsable d'environ 40 % des cancers de l'endomètre et de l'utérus et de 29 % des cancers de la vésicule biliaire. Le surpoids pourrait aussi être respectivement à l’origine de 64 %, 46 % et 40 % des décès dus à ces cancers.

"Nous avons observé une association linéaire - plus l'obésité est sévère, plus le risque de développer et de mourir de ces cancers est élevé, à l'exception du cancer du sein post-ménopausique, explique le Dr Carlos Celis-Morales de l'université de Glasgow, qui a dirigé les recherches. Mais les effets de l'obésité sur les différents cancers varient considérablement. Cela nous indique que l'obésité doit affecter le risque de cancer par un nombre différent de processus, en fonction du type de cancer."

Les chercheurs précisent qu’il s’agit d’une étude d’observation : elle ne peut donc pas établir de cause. Il ne peuvent donc pas exclure la possibilité que d'autres facteurs non mesurés aient pu influencer les résultats.

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