ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Comment naissent les émotions ?

Psychologie

Comment naissent les émotions ?

Par Dr Claire Lewandowski

Il n'existe pas une seule zone par émotions, mais des réseaux complexes dans notre cerveau.  

TanyaJoy/iStock

Qu'il s'agisse de la joie, de la tristesse, de la peur ou encore de la colère, nous ressentons tous ces émotions à certains moments avec une intensité différente. Pour autant, analyser la façon dont elles apparaissent et disparaissent peut aider à mieux comprendre certaines maladies comme la dépression par exemple.

Tout le cerveau est impliqué dans nos émotions

Les recherches les plus récentes en imagerie ont pu mettre en évidence des zones très étendues d'activité cérébrale lors de l'apparition ou de la disparition d'une émotion. Des neurones impliqués dans la perception, les fonctions cognitives, mais aussi la motricité et les processus affectifs, à la fois du côté droit et du côté gauche du cerveau, sont actifs et interagissent entre eux.

Selon l'émotion, les interactions peuvent être différentes et sont même identifiables en imagerie. Une étude observant le cerveau de plus de 2000 participants a permis de prédire l'émotion ressentie avec une probabilité raisonnable uniquement à partir de l'identification de l'activité du cerveau.

Quel lien avec les maladies mentales ?

Pouvoir identifier et cartographier une émotion dans notre cerveau permet parfois de faire des liens inattendus, comme celui entre la joie et le dégoût qui présentent une signature assez semblable, ou l'intensité importante de l'amygdale pour la peur et la colère. Leur implication dans certaines maladies mentales comme la dépression ou l'anxiété peut ainsi être étudiée afin de mieux comprendre comment notre cerveau réagit (ou pas) sous le coup d'une émotion.

L'imagerie a ainsi pu montrer que certaines émotions peuvent perdurer pendant longtemps après l'événement déclencheur et avoir des conséquences sur la concentration ou l'attention. Travailler sur leur gestion en psychothérapie serait donc particulièrement important chez les personnes les plus susceptibles d'avoir des ruminations émotionnelles envahissantes.

Source : Wager TD, Kang J, Johnson TD, Nichols TE, Satpute AB, et al. (2015) A Bayesian Model of Category-Specific Emotional Brain Responses. PLOS Computational Biology 11(4): e1004066. https://doi.org/10.1371/journal.pcbi.1004066