Faut-il abandonner la viande pour être en meilleure santé ? En tous cas, une étude observationnelle de The European association for the study of obesity montre que les personnes ayant adopté ce type de régime alimentaire ont de meilleurs résultats lors des bilans sanguins et urinaires. Les auteurs de la recherche, issus de l’université écossaise de Glasgow, ont analysé les données de plus de 177 000 participants, âgés de 7 à 73 ans. Ils ont déclaré n’avoir réalisé aucun changement alimentaire pendant les cinq dernières années. Parmi eux, plus de 4 000 avaient un régime végétarien, les autres mangeaient de la viande.
13 biomarqueurs révélateurs d’un meilleur état de santé
L’analyse de leurs échantillons d’urine et de sang a permis aux scientifiques d’observer 19 biomarqueurs associés à différents troubles et pathologies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer, la santé du foie et des os ou encore celle des reins. "Même après avoir pris en compte différents facteurs ayant une influence potentielle, comme l’âge, le sexe, l’éducation, le groupe ethnique, l’obésité, le tabagisme ou la consommation d’alcool, les analyses montrent qu’en comparaisons aux personnes mangeant de la viande, les végétariens ont des taux plus bas de 13 biomarqueurs", concluent les chercheurs. Ces biomarqueurs concernent le cholestérol LDL, aussi appelé mauvais cholestérol, l’apolipoprotéine A et l’apolipoprotéine B, associées à des maladies cardiovasculaires, le taux de gamma-glutamyltranspeptidase (GGT) et l’analine aminotransférase (AST), qui indiquent une inflammation ou une dégradation des cellules hépatiques. "Les personnes végétariennes consomment généralement plus de légumes, de fruits frais et secs, qui contiennent plus de nutriments, de fibres et d’autres composés sains, indique Dr Carlos Celis-Morales, de l’université de Glasgow, directeur de cette étude. Ces différences nutritionnelles pourraient expliquer pourquoi les végétariens semblent avoir des niveaux plus faibles des biomarqueurs de certaines maladies, qui peuvent entraîner des dégradations cellulaires et des maladies chroniques."
Quelques limites à ces conclusions
Les chercheurs précisent toutefois qu’il est n’est pas possible de dresser de lien de cause à effet, dans la mesure où l’étude est observationnelle : cela signifie qu’ils ont uniquement observé les différences entre les deux groupes de participants à l’étude, végétarien ou non-végétarien, sans réaliser d’expérience. Aussi, les personnes végétariennes avaient de moins bons résultats concernant d’autres biomarqueurs : leur taux de "bon cholestérol", de vitamine D et de calcium étaient plus bas, et ils avaient un taux de triglycérides, des lipides, dans le sang, plus élevé en moyenne.
Le cas de la viande rouge
Si ces résultats doivent être confirmés par des études approfondies, d’autres travaux ont déjà mis en avant les risques associés à la consommation de viande, en particulier rouge. Face à ces différentes publications scientifiques, l’Organisation mondiale de la santé a classé la viande rouge parmi les aliments probablement cancérogènes pour l’homme et la charcuterie parmi les aliments cancérogènes pour l'homme en 2015. D'après les conclusions de l'OMS, plus la consommation de viande rouge et/ou transformée augmente, plus le risque est important.