La maladie de Lyme a encore bien des mystères. Mais l'un d'eux, la persistance de l'état inflammatoire, pourrait être résolu par les travaux de Brandon Jutras, un professeur de Virginia Tech, qui a identifié ce qui semble être une pièce manquante dans le puzzle permettant d'expliquer les effets de la bactérie Borrelia burgdorferi transmise par les tiques. Il s'agit d'une protéine qui jouerait un rôle amplificateur dans l'inflammation. L'étude a été publiée le 13 mai dans la revue Plos Pathogens.
Inflammation et douleur
Selon Brandon Jutras, tout se joue dans le peptidoglycane -une sorte de sac en forme de filet que fabriquent toutes les bactéries pour protéger leurs cellules- de Borrelia burgdorferi : celui-ci persisterait dans le corps des patients des semaines à plusieurs mois après l'infection initiale, provoquant ainsi l'inflammation et la douleur.
Et cet effet est d'autant plus important qu'une protéine associée au peptidoglycane de Borrelia burgdorferi joue un rôle amplificateur de l'inflammation en trompant le système immunitaire des patients. C'est cette protéine identifiée sous le nom de NapA (Neutrophil Attracrting Protein A) qui semble capable de recruter des cellules immunitaires appelées neutrophiles vers le peptidoglycane inflammatoire.
Une protéine sournoise
Mais "NapA se présente comme une protéine sournoise capable de tromper notre système immunitaire, et cela de deux manières", explique Brandon Jutras. Au début de l'infection, elle jouerait comme un leurre en attirant les cellules immunitaires au moment où les bactéries meurent et libèrent le peptidoglycane, ce qui permettrait aux bactéries viables de s'échapper. Et aux stades ultérieurs, iul attirerait les cellules immunitaires vers le petidoglycane, permettant ainsi la persistance de l'inflammation.
"Du point de vue de la prévention et du diagnostic, il est possible que la combinaison de petidoglycane et de NapAnsoir une nouvelle cible et également une piste possible de développement de vaccins", précise Brandon Jutras.