Chaque année, près de 60 000 cancers du sein sont dépistés. Il s'agit du cancer féminin le plus fréquent, qui représente également la première cause de décès par cancer chez la femme.. Mais, plus cette maladie est détectée à un stade précoce, plus les chances de guérison sont élevées. Selon le site de l’Assurance maladie, il y aurait 99 % de survie à cinq ans pour un cancer du sein détecté à un stade précoce et seulement 26 % lorsqu’il est diagnostiqué à un stade tardif. Tout l’enjeu réside donc dans ce dépistage.
Un catalogue qui répertorie toutes les cellules saines...
"Pour comprendre le risque de cancer du sein, vous devez d'abord comprendre les cellules mammaires normales, donc lorsque nous travaillons sur les thérapies préventives et même ciblées, nous essayons d’empêcher que les bons types de cellules se développent en cellules cancéreuses", explique Camila dos Santos, l’une des chercheuses. Pour cela, les scientifiques ont répertorié dans un catalogue toutes les cellules mammaires saines afin que, en cas de problème, les médecins puissent identifier son origine. Ils ont mené leurs travaux sur des tissus humains et de souris qui ont des profils génétiques similaires. Leurs travaux viennent d’être publiés dans la revue Journal of Mammary Gland Biology and Neoplasia.
…pour les distinguer de celles pouvant devenir cancéreuses
Ce classement a été réalisé grâce à une technique connue sous le nom de séquençage d'ARN unicellulaire, qui permet d’analyser l’information génétique de chaque cellule. Ainsi, les scientifiques ont étudié l'activité de plusieurs gènes contenus dans plus de 15 000 cellules humaines et animales. "Nous avons vraiment créé tout un catalogue de nombreux gènes pour chaque population cellulaire afin de mieux les définir, développe Samantha Henry, ayant participé à l’étude. Et quand je dis qu'il y avait beaucoup de gènes, il y avait beaucoup de gènes et il a fallu y passer énormément de temps.” L’un des groupes de cellules comprenait celles réceptives aux oestrogènes - un type d’hormones féminines - qui peuvent être ciblées lors des traitements de certains cancers du sein. Mais, dans ce groupe, les chercheurs ont identifié des sous-populations de cellules, en fonction de leurs réponses aux thérapies. Référencer les différentes caractéristiques et réactions des cellules n’avait jamais été fait auparavant.
Dans les prochains mois, l’équipe de chercheurs espèrent réussir à distinguer les changements génétiques normaux de ceux associés au cancer. À terme, ce catalogue pourrait définir les types de cellules à surveiller, améliorer le dépistage et aider les chercheurs à trouver de nouvelles pistes thérapeutiques. En France, en 2018, plus de 12 100 décès ont été attribués au cancer du sein.