En France, 1 % de la population générale est atteinte de fibrillation auriculaire selon l’Assurance maladie. Et le pourcentage des personnes concernées par ce trouble du rythme cardiaque - aussi appelé fibrillation atriale - augmente avec l’âge : plus de 10 % des plus de 80 ans en souffre. Toujours selon l’instance de santé, pas moins de 20 à 30 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC) seraient secondaires à une fibrillation auriculaire. Le risque est donc important pour toutes les personnes concernées. Pourtant, selon une nouvelle étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine, la fermeture de l’appendice auriculaire gauche, une opération chirurgicale, pourrait réduire le risque d’AVC de plus d’un tiers de ces patients.
AVC : les caillots sanguins de l’appendice auriculaire gauche responsables
Le cœur est composé de quatre principales parties : deux oreillettes sur la partie supérieure et deux ventricules sur la partie inférieure, respectivement placés à droite et à gauche de l’organe. En cas de fibrillation atriale, l’activité électrique des muscles des deux oreillettes est rapide et désorganisée, ce qui a pour conséquence que les oreillettes et les ventricules se contractent mal. Le rythme cardiaque est donc perturbé, le cœur bat de manière irrégulière. Plusieurs répercussions peuvent exister chez les patients, dont le risque d’AVC. Dans l’oreillette gauche plus particulièrement, cette mauvaise contraction peut en effet entraîner une stagnation du sang et la formation de caillots sanguins. S’ils sont propulsés dans une artère, ceux-ci peuvent entraîner un AVC. Chez les personnes souffrant de fibrillation auriculaire qui ont un AVC, dans la plupart des cas, les caillots sanguins responsables de l’AVC viennent de l’appendice auriculaire gauche, une extension appendiculaire en forme de poche partant de la partie supérieure gauche du cœur.
Un tiers des patients opérés avaient moins de risque de faire un AVC
Les chercheurs ont donc voulu comprendre si l’opération chirurgicale consistant à fermer l’appendice auriculaire gauche pouvait limiter ce risque d’AVC. Pour cela, ils ont suivi pendant quatre ans plus de 4 500 personnes atteintes de fibrillation auriculaire et sous traitement anticoagulant, le plus courant dans cette pathologie. Certains participants ont été opérés pour la fermeture de l’appendice auriculaire gauche et ils ont obtenu une très nette amélioration de leur état. En effet, cette intervention chirurgicale a réduit le risque d’avoir un AVC pour un tiers d’entre eux. "Il s'agit d'une procédure peu coûteuse, qui est sûre, sans aucun effet indésirable à long terme, alors que les bénéfices, eux, sont visibles sur le long terme, souligne Richard Whitlock, principal auteur de l'étude. Dans le passé, tout ce que nous avions c’était des médicaments. Maintenant, nous pouvons traiter la fibrillation auriculaire à la fois avec des médicaments et cette intervention chirurgicale pour assurer un bien meilleur résultat. Cela va avoir un impact positif sur des dizaines de milliers de patients dans le monde.”