Le cerveau, le système immunitaire, cardio-vasculaire ou encore osseux… Le microbiote intestinal influence une grande partie de l’organisme. Et des chercheurs viennent de trouver un nouvel organe qui tire des bénéfices du microbiote : les poumons. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Gut Microbes et sont sélectionnée pour une présentation à la Digestive Disease Week, un congrès médical qui se tiendra virtuellement du 21 au 23 mai. Pour parvenir à leurs conclusions, les scientifiques ont analysé les données de plus de 220 patients qui avaient participé, pendant six mois, à une autre étude sur la perte de poids et les probiotiques. Certains en prenaient par cachet quotidiennement, les autres avaient des placebos.
Le microbiote intestinal n'affecte pas seulement notre intestin ou de notre foie
Le microbiome est une partie de l’intestin où vivent tout un ensemble de micro-organismes : bactéries, virus, parasites et champignons non-pathogènes. Ceux-ci sont présents dans certains aliments, comme les cornichons ou les yaourts natures, ou sous formes de cachets souvent appelés probiotiques, vendus en pharmacie. "Le fait que l'introduction de bactéries dans votre intestin puisse réduire le risque d'infection respiratoire n'est pas l'idée la plus intuitive possible, explique Benjamin Mullish, un des auteurs de l’étude. Mais c'est une preuve supplémentaire que le microbiome intestinal a une relation complexe avec nos divers systèmes organiques. Cela n'affecte pas seulement le fonctionnement de notre intestin ou de notre foie, il affecte certains aspects du fonctionnement de notre corps tout entier."
27 % d’infections respiratoires en moins grâce aux probiotiques
Selon les résultats des chercheurs, les participants qui avaient pris des probiotiques au cours de l'étude avaient une réduction de 27% de leurs symptômes courants d’infections des voies respiratoires supérieures - principalement la toux, le mal de gorge et la respiration sifflante - comparativement au groupe prenant des placebos. Cet effet bénéfique était d’autant plus important chez les participants âgés de 45 ans ou plus, ainsi que chez ceux souffrant d'obésité, plus vulnérables face aux infections respiratoires. D’autre part, les scientifiques notent que la diminution des symptômes est apparue dans les deux semaines suivant l'utilisation de probiotiques, ce qui signifie que leur action est rapide. "Ce n'est pas seulement l'intestin qui envoie les signaux qui affectent le fonctionnement des poumons, souligne Benjamin Mullish. Cela fonctionne dans les deux sens. C’est un argument supplémentaire pour dire que les changements dans le microbiome intestinal ont des répercussions sur une large partie de notre santé."
Intégrer les probiotiques dans son alimentation quotidienne
En raison de ses bénéfices sur le microbiote, la prise de probiotiques pourrait avoir un rôle de prévention pour de nombreuses pathologies, dont les infections respiratoires. Mais comment prendre soin de sa flore intestinale ? L’alimentation doit évidemment être équilibrée mais aussi être constituée de prébiotiques et de probiotiques qui entretiennent le microbiote et boostent les défenses immunitaires. Les aliments prébiotiques - asperges, bananes, fruits secs, produits céréaliers, etc. - augmentent la quantité de bonnes bactéries dans le système digestif, tandis que les probiotiques, eux, vont nourrir ces bonnes bactéries. Il faut donc manger des deux quotidiennement. En complément, il est aussi recommandé de faire plusieurs cures de probiotiques en cachet dans l’année.