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Bonne nouvelle

Covid-19 : peu de risque de l'attraper chez le dentiste

Par Diane Cacciarella

Les patients et les praticiens peuvent être rassurés : le risque d’attraper la Covid-19 chez le dentiste est très faible. Malgré les aérosols utilisés, la salive n’est quasiment pas présente dans l’air ou sur les surfaces du cabinet. 

RobertPetrovic/iStock
Le risque d’être infecté par la Covid-19 dans un cabinet dentaire est très faible.
Les bactéries présentes dans la salive ne sont pas projetées sur les équipements ni dans l’air du cabinet.
Depuis toujours, les dentistes appliquent de strictes règles sanitaires qui limitent la prolifération de virus et de bactéries dans leurs cabinets.

L’épidémie de la Covid-19 a changé nos habitudes et notre rapport à des gestes banals. Aller chez le dentiste en fait partie. Avec la forte contagion de ce virus, qui passe principalement par l’excrétion de micro et macro gouttelettes, il n’est pas rassurant d’aller dans un cabinet où tous les patients enlèvent leur masque. De plus, les aérosols générés par certains instruments des dentistes sont accusés de propager le virus dans l’air et sur les objets, en y dispersant la salive des patients. Pourtant, selon une étude qui vient d’être publiée dans la revue médicale Journal of Dental Research, le risque d'infection au SARS-CoV-2 chez le dentiste est très faible. 

Pas de traces de la Covid-19 dans le cabinet, même si le patient est porteur

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont analysé - avant et après un acte - des échantillons des équipements portés ou utilisés par le personnel ou présents dans le cabinet dentaire. Il s’agit par exemple du fauteuil ou du bavoir du patient. Après examen de ceux-ci, ils ont conclu que la solution aqueuse utilisée par le dentiste était bien plus présente sur ces différentes surfaces que la salive. Plus rassurant encore, même lorsque les patients étaient asymptomatiques et que leur salive contenait du virus, les aérosols ne contenaient pas de traces du SARS-CoV-2. "Ces résultats devraient nous aider à ouvrir nos pratiques, à nous sentir en sécurité dans notre environnement et, pour les patients, à traiter leurs problèmes bucco-dentaires, estime Purnima Kumar, principale autrice de cette étude et professeure en parodontologie. De plus en plus d’éléments montrent qu’une mauvaise santé bucco-dentaire rend plus vulnérable face à la Covid-19.

Lors des actes, la salive ne se disperse pas dans l’air

Sur l’ensemble des analyses, la salive ne représentait que 0,1 % à 1,2 % des microbes répartis dans la pièce. Et, parfois, elle n’était même pas du tout présente. Selon les auteurs, ces bons résultats sont aussi dus aux strictes règles sanitaires appliquées depuis longtemps par les dentistes : embouts de protection et désinfections systématiques de tous leurs outils, aérations régulières du cabinet, etc. Et la pandémie de Covid-19 a encore renforcé ces protocoles, en incluant par exemple de nouveaux systèmes de ventilation, un équipement supplémentaire d'aspiration d'aérosols ou encore des pauses entre les patients pour nettoyer l’ensemble de la pièce. 

Remettre son masque dès la fin de l’intervention

"Les chirurgiens dentistes et leurs équipes ont toujours été à la pointe de la lutte contre les bactéries, ils ne se sentaient bien sûr pas en sécurité (au début de l’épidémie) parce qu'ils étaient en première ligne avec les aérosols, insiste Purnima Kumar. J'espère qu’ils seront rassurés parce que lors des actes, c'est l'eau des équipements qui provoque la présence de bactéries. Ce n'est pas de la salive. Le risque de propagation de l'infection n'est donc pas élevé.” Néanmoins, dès la fin de l’acte dentaire, il faut impérativement remettre son masque. En effet, le risque de transmission est bien plus élevé si un patient parle, tousse ou éternue dans un cabinet que s’il y fait un détartrage.