Le lien entre la prise de Mediator et les valvulopathies se précise. Une nouvelle étude parue dans l’European Heart Journal met en évidence que 7% des patients exposés au benfluorex présentaient les caractéristiques d’une valvulopathie médicamenteuse.
Cette nouvelle étude est importante puisqu’elle porte sur 835 patients dits « tout venant », issus de dix centres français, et que les résultats ont été comparés à ceux d’une population de 376 diabétiques n’ayant pas pris de Mediator. Dans ce dernier groupe, un seul patient présentait une valvulopathie médicamenteuse, soit 0,26% de l’échantillon. Le Pr Christophe Tribouilloy, auteur de cette étude, a confié à l’Agence de presse médicale (APM) qu’il considérait ce chiffre de 7% comme « assez élevé ». Une précédente étude sur les données de l’assurance maladie avait montré que chez les malades exposés au Médiator, le nombre d’hospitalisations pour remplacement valvulaire était multiplié par quatre.
Ces nouvelles données établissant un lien très net entre le médiator et les atteintes valvulaires devraient relancer le débat sur l’indemnisation des victimes. Au printemps dernier, la méthodologie du collège d’experts chargés d'examiner les demandes d'indemnisation des victimes du Mediator avait été publiquement contestée. Le comité composé d'experts médicaux qualifiés en pneumologie, cardiologie et en réparation des dommages corporels aurait régulièrement modifié à la baisse le niveau de gravité des valvulopathies établi dans les comptes rendus échocardiographiques des patients, la plupart du temps sans disposer des documents vidéo d'origine… En juin, seulement 152 avis favorables à l'indemnisation avaient été rendus par l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) sur près de 8000 demandes. Et plus de 990 refus avaient été notifiés.