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Etude préliminaire sur des souris

Cancer : moins manger améliore le traitement

Par Mathias Germain

Une étude française chez la souris montre que la réduction calorique pourrait accroitre l’efficacité de certains traitements anticancéreux.

LYDIE/SIPA

Faut-il se mettre à la diète lorsqu’on souffre d’un cancer afin de rendre son traitement plus efficace ? La question peut paraître barbare, mais les études ont démontré qu’un régime pauvre en sucre et en graisse diminue le risque de cancer alors que l’obésité l’accroit. Ce lien entre corpulence, régime alimentaire et cancer est bien établi. C’est pourquoi une équipe de l’Inserm, du centre méditerranéen de médecine moléculaire à Nice, a cherché à savoir si réduire l’apport alimentaire pouvait avoir une incidence sur l’efficacité des traitements. Et la réponse est positive chez l’animal ! Chez des souris atteintes de lymphomes, soumises à une restriction calorique de 25 % pendant une vingtaine de jours, l’espérance de vie médiane est passée de 30 jours à 41 jours.

Comment cela s’explique ? Les chercheurs ont observé chez ces souris que la restriction calorique réduisait de près de 40 % l’expression de gènes impliqués dans la survenue de cancer. Dans le cas de ces souris, il s’agissait des oncogènes, Mcl-1, présents dans les cellules tumorales. « Ces résultats indiquent que la restriction calorique module l’expression d’un oncogène et que cela permet d’accroitre l’efficacité d’un médicament qui n’est pas actif contre cet oncogène. Dans cette expérience, nous avons testé une molécule thérapeutique bien précise. Mais ces résultats pourraient concerner d’autres thérapies anticancéreuses, explique Jean-Ehrland Ricci, spécialiste de biologie moléculaire et coauteur des travaux. Cependant, la restriction calorique n’est pas recommandée chez les patients cancéreux. Elle affaiblit les patients et a d’autres répercussions. Il faut donc que nous établissions une fenêtre thérapeutique pour cette restriction. Pour cela, nous allons tester si un régime hypocalorique limité à quelques jours avant une chimiothérapie permet d’obtenir les mêmes résultats. Par ailleurs, dans cette expérience, nous avons réduit d’un quart l’ensemble des prises alimentaires des animaux. Peut être que diminuer seulement les apports en sucres ou en graisses serait suffisant. C’est ce que nous devons également vérifier », a expliqué le chercheur du Centre méditerranéen de médecine moléculaire. 

 

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