C’est un sujet dont il n’a pas osé parler pendant 14 ans. La star de la série à succès “Pose” Billy Porter vient de révéler au Hollywood Reporter qu’il a été diagnostiqué positif au VIH en 2007.
"La honte que j’avais accumulée dans ma vie m’ont contraint au silence"
"La honte de cette époque et la honte que j’avais accumulée dans ma vie m’ont contraint au silence et j’ai vécu dans le silence pendant 14 ans", a-t-il raconté. "Être séropositif d’où je viens, dans l’église pentecôtiste avec une famille très religieuse, c’est une punition divine". Il ajoute : “J’essayais d’avoir une vie et une carrière et je n’étais pas certain que c’était possible si les mauvaises personnes étaient au courant”, précisant n’avoir jamais parlé de sa séropositivité avec ses collègues de la série “Pose”.
“Cela aurait été un autre moyen pour certaines personnes de me discriminer dans une profession déjà discriminante. Alors j’ai essayé d’y penser le moins possible, mais la quarantaine (et la crise sanitaire liée au Covid-19, NDLR) m’ont beaucoup appris”, poursuit-il. Le but de l’acteur est aussi de faire passer un message positif à tous les malades : “C’est à ça que ressemble une personne séropositive : je n’ai jamais été en aussi bonne santé de toute ma vie (...) Il est temps de raconter une autre histoire. Il n’y plus de stigma, arrêtons avec ça.”
Quand est-ce qu'une charge virale est dite indétectable ?
Selon une enquête menée par l’association Sida Info Service entre juillet et octobre 2019 auprès de 328 personnes vivant avec le VIH, 67,4% des répondants pensaient avoir déjà été discriminés du fait de leur séropositivité et 64,6% des discriminations dataient d’un an ou moins. Pourtant, une personne séropositive sous traitement antirétroviral avec une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois et qui bénéficie d’un suivi clinique régulier et global (soutien à l’observance, détection et traitement des IST) ne transmet pas le VIH.
La charge virale est dite indétectable quand la quantité d’un virus dans le sang est en dessous d'un certain seuil (<50copies/mL). La personne demeure toutefois porteuse du VIH et doit continuer de suivre son traitement. Le maintien de la charge virale indétectable doit être vérifié tous les 3 mois lors de la 1re année, puis tous les 6 mois si le bilan clinique et biologique est normal.
Les chiffres du VIH en France
En 2019, 6,2 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicales, selon Santé Publique France. L’activité de dépistage du VIH a augmenté depuis 2014 (+10% sur l’ensemble de la période 2014-2018), et cette augmentation s’est accélérée en 2019 (+6% entre 2018 et 2019). Cette augmentation de l’activité de dépistage en 2019 s’est accompagnée d’une augmentation du nombre de sérologies confirmées positives (+6% sur 2018-2019). Le taux de positivité, qui avait diminué entre 2014 et 2018, s’est ainsi stabilisé en 2019 à 1,9 pour mille sérologies.