- Il s’agit d’un dérivé du variant anglais, mais il a acquis une mutation supplémentaire.
- Ce variant a déjà identifié au niveau national mais est très rare jusqu’à présent.
- Il n’y a “pas de raison de penser que ces cas seront plus graves et que ce variant est résistant aux vaccins à ARN messager”, assure l'ARS.
“Il n’y avait encore jamais eu de cluster comme ça dans la population générale”. C’est ainsi que l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a fait état, vendredi dernier, du cluster d’au moins 46 personnes dans le quartier de Bacalan, à Bordeaux. Sa particularité est la détection d’un variant “très rare”. En réponse, tous les habitants du quartier seront rapidement vaccinés, sans conditions, a souligné l'ARS. “On travaille avec le ministère [de la santé] pour obtenir des doses supplémentaires”, a indiqué Patrick Dehail, le conseiller médical et scientifique de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. En tout, 19 000 doses devraient être envoyées et un centre de vaccination dédié devrait ouvrir ses portes mardi, voire mercredi. Le souhait est ensuite élargir la vaccination “à la ville et à la métropole”.
Un rappel que le virus circule toujours
Ce variant n’est pas nouveau. “Il s’agit d’un variant déjà identifié au niveau national, mais très rare jusqu’à présent”, a précisé Patrick Dehail. Comme les variants anglais et indien, il a été classé comme un VoC, un “Variant of Concern”. “Sa souche est anglaise mais avec une mutation, ajoute le directeur médical de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. Il est connu, il a aussi été vu en Île-de-France. Mais il s’était très peu exprimé jusqu’à présent, tant au niveau national qu’au niveau international. A priori, il n’y avait encore jamais eu de cluster comme ça dans la population générale.”
Ce vendredi, une première journée de dépistage massif a été lancée. Aucun des premiers cas positifs n’a pour l’heure été vacciné et “aucun n’a été hospitalisé, ils ont les symptômes habituels ou pas de symptômes”, a révélé Patrick Dehail. Par ailleurs, ce dernier se veut rassurant et estime qu’il n’y a “pas de raison de penser que ces cas seront plus graves et que ce variant est résistant aux vaccins à ARN messager.” Pour lui, cette découverte sonne comme un signal que la lutte contre le virus continue. “Nous ne sommes pas inquiets et la population n’a pas de raison de l’être, mais c’est l’occasion de rappeler que le virus circule toujours et qu’il ne faut pas considérer la levée des restrictions comme un retour à la vie d’avant sans limites”, a-t-il mis en garde.
Des clusters identifiés en Île-de-France et en Nouvelle-Aquitaine
Ce variant est appelé VoC 20I/484Q. Il s’agit d’un dérivé du variant anglais, mais il a acquis une mutation supplémentaire (E484Q). Cette mutation est soupçonnée d’amoindrir l’efficacité des vaccins. Celui-ci “demeure très rare au niveau international et en France, malgré plusieurs chaînes de transmission détectées récemment à Bordeaux”, a indiqué Santé publique France. D’autres cas sporadiques ont été découverts en Auvergne-Rhône-Alpes, dans le Grand-Est et en Île-de-France. “Toutefois, des clusters ont été récemment identifiés en Ile-de-France et Nouvelle-Aquitaine”, a ajouté Santé publique France.