- Dans tous les scénarios explorés, un rebond épidémique resterait plus petit que la 3ᵉ vague, estime l'institut Pasteur.
- Le nombre de nouveaux cas moyen sur une semaine chute de 19% par rapport à la semaine dernière et celui des hospitalisations de 12%.
- Il faut rester prudent, notamment à cause de possibles nouveaux variants et parce que l'automne et l’hiver sont plus propices à la transmission du virus que l’été.
Les bonnes nouvelles s’accumulent sur le front de la lutte contre l’épidémie et l’avenir semble s’éclaircir. Bien que l’on ne soit pas à l’abri d’un nouveau variant, comme le prouve la récente situation à Bordeaux, les signaux semblent passer les uns après les autres au vert. Dans ses nouvelles projections, présentées ce samedi 22 mai, l’institut Pasteur estime que la quatrième vague épidémique pourrait ainsi bien être évitée. “Si l’on réussit à maintenir le rythme actuel de décrue des infections et hospitalisations jusqu’au 9 juin tout en maintenant ou augmentant le rythme de vaccination, on ne s’attend pas à observer cet été de reprise importante de l’épidémie liée au variant B.1.1.7”, le variant indien, a-t-il indiqué.
Une dynamique positive
Si la situation sanitaire semble aller dans le bon sens, un rebond n’est pas à exclure, notamment avec le déconfinement progressif. En effet, si la baisse observée dans les hôpitaux s’interrompt suite à la réouverture des terrasses, des commerces et des cinémas alors la quatrième vague pourrait se révéler plus menaçante. Dans ce cas, “la situation épidémiologique durant l’été est plus incertaine”, juge l’institut. Cependant, même dans ce cas-là, il semble que, sauf revirement de situation, le plus dur soit derrière nous. “Dans tous les scénarios explorés, ce rebond resterait plus petit que la 3ᵉ vague”, a-t-il projeté.
La dynamique actuelle encourage donc à l’optimisme. “Pour l’instant, on a des variants qui circulent, mais on a des vaccins qui marchent, et pour la première fois, on a l’impression qu’on dispose d’une capacité de prendre la main et que ce soit la vaccination qui prenne le dessus”, a commenté le Pr Christian Rabaud, infectiologue au CHU de Nancy, ce dimanche sur LCI. Pour Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du conseil scientifique, il faudrait tomber à des chiffres en dessous des 5 000 nouveaux cas quotidiens et de 200 hospitalisations journalières pour avoir un “été tranquille”. Actuellement, on compte environ 11 000 nouvelles contaminations et 700 admissions à l’hôpital mais la tendance est à la baisse puisque le nombre de nouveaux cas moyen sur une semaine chute de 19% par rapport à la semaine dernière et celui des hospitalisations de 12%.
Rester prudent
La vaccination, qui est la clé pour sortir de cette épidémie, avance bien et actuellement plus de 23 millions de Français ont reçu leur première dose et plus de 10 millions ont eu les deux injections. L’ouverture prochaine de la vaccination à tous les Français de plus de 18 ans, sans conditions, entrevoit l’espoir d’un maintien voire d’une accélération du rythme de vaccination. Pour rappel, il faudrait atteindre les 80 ou 90% de la population totalement vaccinée pour parvenir à une immunité de groupe, selon le Conseil scientifique et l’institut Pasteur qui ont revu ces chiffres à la hausse face aux variants, plus transmissibles et potentiellement plus résistants au vaccin. “Les projections seront dégradées si nous ne réussissons pas à atteindre ces objectifs, par exemple du fait de l’hésitation vaccinale ou du sentiment erroné que la vaccination n’est plus nécessaire, car la situation épidémiologique s’améliore”, a mis en garde Pasteur.
Ces belles projections ne signifient pas que l’épidémie est terminée pour autant. Il convient de rester prudent dans les mois à venir et notamment à la rentrée. “L’automne et l’hiver sont plus propices à la transmission de SARS-CoV-2 que l’été. Le fait que le virus circule peu durant l’été n’écarte donc pas le risque de reprise cet automne”, prévient l’institut. Par ailleurs, l’apparition de nouveaux variants encore plus contagieux et résistants aux vaccins n’est pas non plus à exclure. “La Covid nous a appris une chose, c’est que nos capacités de prévoir sont limitées, a souligné le Pr Christian Rabaud. On peut toujours craindre l’apparition d’un nouveau variant qui serait très transmissible (…) et ne serait pas sensible au vaccin.”