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Syndrome d’apnée obstructive du sommeil

Apnée du sommeil : un risque d’hypertension chez les enfants qui en souffrent

Par Charlotte Arce

L’apnée obstructive du sommeil ne touche pas que les adultes ! Chez les enfants, elle pourrait même être un facteur de risque d’hypertension artérielle quand elle persiste à l’adolescence.

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2 % des enfants de 2 à 8 ans souffrent d'apnée obstructive du sommeil, avec une fréquence plus importante entre 3 et 6 ans.
Les enfants dont l'apnée du sommeil persiste à l'adolescence ont 2,9 fois plus de risque de souffrir d'hypertension artérielle que ceux n'ayant jamais eu ce problème. En cas d'apnée du sommeil débutée à l'adolescence, le risque de développer une HTA est 1,7 fois plus élevé.

Provoqué par une obstruction des voies respiratoires situées dans l’arrière-gorge, le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) est caractérisé par des interruptions involontaires de la respiration pendant le sommeil. Ces arrêts respiratoires durent plus de 10 secondes et atteignent parfois plus de 30 secondes. Ils peuvent se répéter plus de 30 fois par heure de sommeil, ce qui provoque un manque d’oxygène et impacte la qualité du sommeil.

Les enfants sont aussi touchés : en moyenne, 2 % des enfants de 2 à 8 ans, avec une fréquence plus importante entre 3 et 6 ans. De précédentes études ont montré que l’apnée du sommeil de l’enfant peut occasionner des problèmes d’apprentissage et de mémorisation, une hyperactivité en journée, des troubles de l’humeur ainsi qu’une prise de poids. Selon de nouveaux travaux menés pendant une période de sept ans sur des enfants, le SAOS accroît aussi le risque d’hypertension à l’adolescence. En revanche, les enfants dont l'apnée du sommeil disparaît à l'adolescence ne présentent pas de risque accru.

3 fois plus de risque d’hypertension chez les ados souffrant du SAOS

Cette étude a porté sur 421 enfants, âgés de 5 à 12 ans, qui ont été suivis pendant la nuit dans un laboratoire du sommeil. Parmi ces enfants, environ 12 % présentaient une apnée obstructive du sommeil au moins légère.

À l’issue de sept ans de suivi, l'apnée du sommeil avait disparu chez un peu plus de la moitié des enfants, désormais âgés de 12 à 19 ans. "Les enfants finissent souvent par se débarrasser de ce problème", explique le Dr Julio Fernandez-Mendoza, professeur associé au Sleep Research and Treatment Center de la Penn State University College of Medicine (États-Unis).

Chez les enfants dont l’apnée du sommeil persistait à l'adolescence, le risque de souffrir d’hypertension artérielle était cependant 2,9 fois que chez les enfants qui n'avaient jamais eu ce problème. Si l'apnée du sommeil avait commencé à l'adolescence, le risque d'hypertension était 1,7 fois plus élevé.

Pour le Dr Carissa M. Baker-Smith, directrice du programme de cardiologie préventive pédiatrique à l'hôpital pour enfants Nemours/Alfred I. duPont de Wilmington, cette recherche montre bien que la qualité du sommeil d'un enfant peut être un facteur de risque d'hypertension artérielle chez les enfants. "Ce que cela signifie, c'est que l'une des raisons pour lesquelles les enfants ont une pression artérielle élevée est qu'ils souffrent d'apnée obstructive du sommeil, même après avoir contrôlé d'autres facteurs de risque connus, comme l'obésité", explique-t-elle.

L’apnée du sommeil, facteur de risque cardiaque dès l’adolescence

Pour les auteurs de l’étude, ces nouvelles conclusions plaident pour une meilleure prise en charge de l’apnée obstructive du sommeil chez les enfants, même jeunes, pour éviter que ces derniers ne développent par la suite une hypertension, elle-même précurseur de maladies cardiaques à l’âge adulte.

Si tous les enfants qui ronflent ne souffrent pas d’apnée du sommeil, un ronflement fort – par exemple entendu à travers la porte d’une chambre à coucher – doit être considéré comme un signe. Les autres symptômes sont l'irritabilité ou la somnolence excessive pendant la journée.

"Ne supposez pas que le ronflement d'un enfant est mignon ou que son surpoids est normal. Prenez-le au sérieux, consultez votre pédiatre", conclut le Dr Fernandez-Mendoza.