Moins d'une semaine avant la journée mondiale sans tabac, un double constat montre qu'en France, la cigarette est loin d'avoir disparu du paysage. Non seulement un quart des adultes continueraient à fumer quotidiennement, selon un rapport publié par Santé Publique France, mais surtout l'image du tabac serait toujours très courante dans les films français, au point que la Ligue contre le cancer dénonce son "omniprésence".
L'équivalent de six spots publicitaires
Non, les personnages qui "grillent" cigarette sur cigarette ne seraient pas seulement la marque des films des années 70 ! Entre 2015 et 2019, une proportion très importante de films "Made in France" (90,7% !) comporteraient "au moins un événement, un objet ou un discours en rapport avec le tabac, personnes en train de fumer, présence de cendriers, de cigarettes, personnages qui parlent de tabac..." note la Ligue contre le cancer citée dans l magazine Le Point. Une présence que la Ligue évalue à "l'équivalent de six spots publicitaires".
Pire, ces films qui mettent en scène le tabagisme le font à travers de séquences tournées dans des cafés, restaurants, lieux de convivialité, c(est à dire des endroits où il est aujourd'hui interdit de fumer ! La Ligue s'appuie pour déplorer ces images sur un sondage IPSOS qui montre que pour 58% des jeunes de 18 à 24 ans il s'agit bien là "d'incitation au tabagisme" et que pour 54% d'entre-eux "les industriels du tabac jouent un rôle dans le placement de produits". Selon l'association, "cette surreprésentation du tabac dans les films est d'autant plus préoccupante que depuis le premier confinement, deux jeunes sur trois passent davantage de temps devant les films et les séries".
25% des adultes fumeraient quotidiennement
Pourtant, à en croire le bulletin épidémiologique de Santé Publique France qui souligne que plus de 25% des adultes déclarent avoir continuer de fumer quotidiennement en 2020, "le confinement ne semble pas avoir eu d'impact défavorable sur la prévalence tabagique". Même si les chiffres publiés par cet organisme indiquent que la baisse spectaculaire du tabagisme ces dernières années "est en train de se stabiliser". Une stagnation qui serait due principalement à "un contexte de crise sociale" : ce seraient en effet les Français les plus précaires chez lesquels on retrouve la proportion la plus importante (33%) de fumeurs, une proportion qui a augmenté de quatre points entre 2019 et 2020.